Il ne voit ni la route qui poudroie,
le renard
ni l’herbe qui verdoie.
Alors, ousqu‘il porte son regard,
le renard ?
Au-delà de la plus haute branche,
vers le ciel qui bleuoie
mais il a beau regarder en l’air,
le renard
ne voit rien venir.
Patience, il est toujours venu,
il reviendra bien, l’oiseau noir.
Alors le renard révise,
ses fables et ses poésies
ses histoires et ses récits
Il se souvient,
le renard
qu’il a déjà usé un plein sac
de louanges et de compliments
pour ce soir il hésite
l’Iliade ? les Mille-et-une-nuits ?
Ou tout simplement l’histoire
d’un renard égaré dans une contrée
où le raisin pousse si vert
où le mur jaune de la ferme
tient les poules si claquemurées,
que même lui, le renard,
ne trouve rien à chaparder,
et qu’il est contraint, lui, renard,
de gagner mot à mot sa pitance,
ravitaillé par le corbeau.
* * *
Poésie z’animalière du- dimanche-qui-parait-le-lundi.
Illustration : Fables de La Fontaine en images lumineuses, par Pierre Belvès, 1950, Gallica/BnF
😅😇
Gagner sa pitance mot à mot, jolie trouvaille. C’est bien cela, mon inspiration est parfois ravitailler par les corbeaux 🙂
Merci Mijo 🙂 l’expression et la fable devait se rencontrer un jour ou l’autre !
Je l’ai croisé tôt ce matin en allant au travail. Il traversait la route, l’air pressé, plutôt gris dans la lueur de mes phares
chanceux ! ET as-tu vu passer le corbeau qui lui apportait son petit déjeuner ?
Je vis plutôt dans une terre à corneilles, qui auraient du mal à porter un fromage
Et la corbelle, elle en dit quoa ?
Salut Jobougon ! pour la corbelle, faudrait demander à la renarde 🙂
Born to be Oscar (Wilde)… 😉
Joli ! caché dans le creux de l’arbre, il y aurait-il deux portraits représentant un très vieux corbeau et un renard hors d’âge ?
un corbeau ravitaillant un renard : c’est très mignon Maitre Jérôme 😊
Merci Juliette ; je me suis dit qu’après le succès de l’opération « fromage », le renard n’avait pas du en rester là 🙂
Le destin du renard. Immuable. On peut lui dire de chercher une autre branche, d’essayer de diversifier son alimentation. C’est perdu d’avance. Mais c’est bien raconté.
La faute à La Fontaine qui a posé un cadre un peu serré !
Oui, oui, le renard, va-t’en visiter les mille et une nuits, comme ça, on est sûr de ne pas en avoir fini de tes histoires.
Il en met du temps le corbeau
à revenir à sa branche…
Serait-ce une question de saison
et de vaches endormies –
ou encore le poids des denrées
dev’nu trop grand pour ses vieux os
sinon sa cervelle d’oiseau
déjà pleine d’histoires…
ou simplement connaît-il mieux
les pièges de la vanité?
l’important est que le renard
croit au retour
du corbeau sur le retour 🙂
merci Caroline
Il a été victime d’un embouteillage pour trainer ainsi, le corbeau?