Voyez l’miracle (l’hareng-saur)

Sec à la fin, l’hareng-saur,
pêché, séché, plié, salé,
l’a tout oublié d’l’eau d’l’océan
applati comme un fer de pelle
sait même plus comment qui s’appelle
l’hareng-saur.

Pourtant croyez-en vos oreilles :
Plongez dans un chaudron profond
plein raz bord d’eau chaude et ronde
lavez, rincez, encore, encore
assaisonnez, cuisez, coquin de sort
l’hareng-saur.

Servez quand vous croyez qu’c’est prêt
Voyez l’miracle :
c’est cale-faim, l’hareng-saur.

La recette marche aussi bien avec
les mots secs du dictionnaire.
Copiez, rêvez, coquin de sort
jouez, lisez, encore, encore
balai, chaudron, même masque
(ou hareng saur).

Servez comme et quand ça vous plait
Voyez l’miracle :
c’est qu’à la fin l’art en sort.

 

 

***

Faribole pour l’agenda ironique d’octobre et d’Entre les Lignes.

Illustration : Le hareng saur et les deux gendarmes, paroles de Paul Champ-Rigot, 1898, Gallica/bnF

 

25 commentaires

  1. Bravo chef ! Et merci de nous faire partager tes recettes secrètes 😉 Je la teste ce midi. Je vais essayer aussi avec les mots secs du dico !
    Je te dirai …
    Bonne journée .

  2. J’eusse ta tant ! Une recette efficace, enfin pour l’art, parce que depuis une expérience tragicomique avec un homard, j’ai arrêté, et au pain et aux mots secs, je suis restée 🙂 !

  3. C’qu’est bon avec le hareng saur c’est que les paumes déterrées sont pas refumées avec.

    On dit aussi « pas tate avec l’aime moins, tate avec laids yeux. » ;o)

Laisser un commentaire

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur la façon dont les données de vos commentaires sont traitées.