Plantes maigres et hautaines

Plantes maigres et hautaines,
Fragiles et longues sentinelles
Veillant sans rêve sur la plaine,

Ondulez, lentes balancelles
L’œil aux nuées d’un ciel de traine
Perchées haut sur vos tiges frêles

Réveillez vos capitaines !
Arborez corolles et ombelles !
Débusquez le hêtre et le chêne !

Buvant le vent à perdre haleine
Et gambillant du radicelle
Effarez les ronces et le frêne !

Apprenez leurs vos ritournelles
Volez courir la prétentaine
Endiablez vos tarentelles !

Sentinelles frêles et hautaines,
Vienne la fête, viendra la grêle
N’épargnez pas vos bas de laine.

* * *

Voici venu l’été. Peu ou prou, les plantes ont fini de croître. Leur reste plus qu’à embellir, fructifier et faner. L’occasion de dédier un petit poème aux herbes des champs.

29 commentaires

  1. De rimes en Naine en rimes en nelle, voilà notre Alexandre le paresseux, le brin d’avoine entre les dents, regarder à l’ombre d’une meule passer les nuages pressés de fuir la chaleur du jour. je les aime aussi ces herbes folles, ces fleurs petites et discrètes, souvent en tons pastels, ces hampes fort élégantes dégringolant d’épis creux, et ces corolles épanouies colonisées par d’invraisemblables insectes tout en jambes et en antennes. Un bel été à toi ami carnets.

    • C’est qu’il s’en passe des choses au ras de l’herbe…. tout un petit monde qui va à ses affaires, nous ignore et se passe très bien de nous (jusqu’au jour où on le fauche, le bouquette ou pire, le roundeupe 😦 )

  2. « Par les soirs bleus d’été, j’irai dans les sentiers, Picoté par les blés, fouler l’herbe menue… » (Rimbaud)

    • Ah oui, Rimbaud, tout de même. Il y a décidément toujours quelqu’un qui a dit, avant et mieux.
      Tant mieux, ça montre bien que ça vaut la peine d’essayer.

  3. Oui, oh, non, mais, zut… ça allait si bien, si tellement bien, jusqu’aux bas de laine… fallait vraiment venir me rappeler qu’il ne « leur reste plus qu’à embellir, fructifier et faner »… que c’est déjà le début de la… oh carnets, zut, mais, non, oh… oui…

    • Désolé, Caroline… égoïste, je me suis bien amusé à regarder la fête tourbillonneuse des herbes. Mais je pouvais pas -j’ai pas osé – leur laisser pousser la révolte jusqu’à devenir maîtresses du monde !
      « tout au long de la plate plaine
      l’herbe frémit de tige en tige :
      vient le faucheur croquemitaine »

  4. Tout est dit plus haut. Que ce soit poétique, drolatique, romantique, ironique, c’est toujours bien tourné, référencé, balancé. I like, comme tapotent les gens sur l’icone. Juste un petit mot, le Dodo, qui n’a rien à voir avec ceci. Pourriez-vous relancer avec l’autre gagnante l’agenda de juillet et sélectionner le prochain hébergeur ? C’est Martine, finalement ou ce n’est peut-être pas décidé ?

  5. Je vais y ajouter ma petite graine, une Grumot est susceptible d’avoir l’hébergement de juillet t’ou pas ? Sinon, les radicelles sont elles si superficielles que se balancent les tiges maigres et gambilleuses au plafond du ciel ? Quel tournis dans la tête font ces ondulantes balancelles sous leurs hautaines ombrelles ?

  6. Lu avec encore plus de retard, mais avec grand plaisir.
    Hummmm…. ça sent bon l’été 🙂

  7. On m’a souvent traité de mauvaise herbe, je le prends maintenant comme un compliment ! Surtout aussi bien mise en valeur dans ton poème !

  8. Partons gambiller du radicelle …..
    On peut se rouler dans l’herbe ou je risque les représailles de ces demoiselles maigres et hautaines ?

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