résumé du premier épisode : Ainsi, les sept petits cailloux menaient leur vie paisible, au bord du chemin qui longe l’orée de la forêt. Jusqu’au jour où… la nuit vint à tomber.
La nuit vint à tomber ? Rien de grave pour nos sept cailloux, me direz-vous. Et vous n’aurez pas tort : le jour, la nuit, pour eux, c’était pas bien différent, et pour tout dire, presque tout comme : une petite nuance entre agitation et calme, une variation dans l’éclairage, mais rien de fondamental en ce qui concerne l’inertie et la pesanteur, bref, pas grand chose de bien remarquable pour un caillou. Mais ce soir-là, le crépuscule s’accompagna d’un brouhaha qui ne présageait rien de bon… la forêt retentit de voix, de cris, de chants ; d’entre les arbres provenaient des bruits de bottes, et des clinquements de métal entrechoqué. Et bientôt, un petit groupe encapuchonné se profila à l’orée de la forêt, puis s’arrêta dans le chemin creux, juste devant les sept cailloux, pour réajuster tout son harnachement de sacs et de besaces. Et rien qu’à entendre les marteaux, pics, pioches, pelles, broyeurs et tamis qui s’entrechoquaient dans les sacs, les cailloux surent à qui ils avaient affaire : des nains ! Une bien mauvaise rencontre pour nos cailloux, car les nains sont avides de pierres précieuses, de gemmes, de minerais, d’escarboucles et de rubis, et n’aiment rien tant que forer, miner, casser et creuser les rocs pour s’en dégotter de nouveaux et les tailler, fondre, marteler, peu importe la fatigue et les risques qu’ils encourent pour cela. Et peu importe ce que ça change à la pesanteur et l’intégrité des rocs et roches concernés.
Aussi les cailloux décomptèrent avec attention les silhouettes qui se dressaient devant eux.
« Un nain, deux nains, trois, quatre, cinq, six… sept d’un coup ! C’est bien notre chance ! »
En effet, ça n’était pas un banal groupe de nains banals – sinon l’histoire serait moins intéressante à raconter -, mais bien les sept nains en personne rentrant du boulot.
Vous allez me dire, et vous n’aurez pas tort : « Que diable sept nains friands de joaillerie pourraient bien faire, à la tombée de la nuit qui plus est, de sept pauvres petits cailloux benoitement posés sur un bord de chemin à l’orée d’un bois ? »
Hé bien, il faut savoir que les nains, et particulièrement ces sept-là, ne sont pas bien raisonnables en matière de pierres précieuses. Qu’importe la valeur, la beauté ou la taille de celles qu’ils ont déjà amassées ou tout juste trouvées : la prochaine sera forcément la plus belle, la plus grosse, la plus mieux ! Ils tremblent à l’idée de rater la perle rare, et se demandent devant le moindre petit caillou: « Et si c’était lui ? »
Comble de malchance pour les cailloux, les sept nains rentraient ce soir-là de passablement mauvaise humeur et quasiment bredouilles, car leur besaces ne débordaient que d’émeraudes et d’or, dont leurs coffres regorgeaient déjà.
De leur côté, les nains avaient fait le même décompte que les cailloux et étaient arrivés à la même conclusion – avec un sens un peu différent.
« Haï hi, un caillou, deux cailloux, trois, quatre, cinq, six…sept d’un coup ! Haï ho, c’est bien notre chance ! »
Le premier nain interrogea ses camarades :
« Haï hi, les gars, vous avez vu les cailloux ?
Le second répondit :
– Haï ho, c’est intéressant ! Car les nains croient que toute chose est intéressante pour peu qu’on s’y intéresse suffisamment.
Le troisième précisa :
– Haï hi, ils ont l’air si banal qu’ils referment forcément quelque chose d’important ; car les nains partagent la croyance que les choses cachées ont une valeur proportionnelle à leur degré de cachotterie, si j’ose dire.
Le quatrième décompta :
– Haï ho, et puis il y en a sept, comme nous ; car les nains savent compter.
Le cinquième annonça :
– Sept, comme nous ? Haï hi, c’est un signe… Car les nains voient des signes du destin partout.
Le sixième dit simplement :
– Ben quoi, c’est des cailloux, rien de plus ; haï ho, j’ai sacrément faim, et Blanche-Neige va râler si on rentre en retard ; car les nains sont des personnes comme les autres, et tous n’ont pas le même caractère, ni le même appétit, ni les mêmes priorités.
Le dernier cria alors :
– Haï hi, les gars, on rentre du boulot ou on fait des heures supplémentaires, haï ho ? »
Quoi dit, les nains se turent. Les cailloux, eux, ne mouftaient pas. Ils faut dire que, s’ils n’ont que peu de prédateurs, leur mode de défense – pesanteur et immobilité – est assez ridiculement inadapté aux armes modernes des dits prédateurs ; quant à leur mode d’attaque, autant ne pas en parler. Dans ces conditions, garder un silence modeste et espérer se faire oublier était ce qu’ils avaient de mieux à faire.
Alors, dans le silence de la nuit, les sept cailloux et les sept nains entendirent…
* * *
Entendirent quoi, lecteurs ? Un bruit, une voix, des paroles, de la musique ? à votre avis ?
Vous pouvez choisir une des options ci-dessus, ou en proposer d’autres dans les commentaires ; je les ajouterais au fur et à mesure dans le sondage ; l’option qui aura recueilli le plus de suffrages servira de point de départ pour le 3e épisode (autour de vendredi je pense). Et bien sûr, si quelqu’un prend la plume pour raconter sa version de l’histoire des sept petits cailloux, je serai ravi d’accueillir ici un lien vers son texte !
J’adore… Particulièrement le 6ème nain !!!…
Et sinon, ils entendirent un bruit sourd genre « POM » (*), quelque chose qui avait chu non loin de là, puis plus rien… Puis, ‘Rack-clak-clak-clak » (*), une pomme rouge vint rouler entre leurs pieds…
Continue, continue !! Viiiiite !!!
(*) « POM » et « Rack-clak-clak » sont des marques déposées, j’ai un Master 3 de bruitage-de-bouche-de-bruits-de-forêt-pas-classiques-au-crépuscule, mais tu peux les utiliser à ta guise.
J’aime bien cette bande son de chute de pomme 🙂
Ils entendirent le petit Poucet se lamentant parce qu’il ne retrouvait pas ses cailloux.
après les enfants perdus, les cailloux perdus….
🙂
Entendre le silence qui s’épaissit… Quand on est caillou, ça ne peut qu’inquiéter !
bôh,les cailloux ne s’inquiètent pas si facilement… ils ne craignent que les nains et le cantonnier !
Un lapin blanc qui criait à qui voulait l’entendre : « je suis en retard, je suis en retard » 😀
des cailloux, des nains, un enfant perdu, une pomme, un lapin…. avec tous ces personnages à faire bouger, c’est l’auteur qui va crier « je suis en retard, je suis en retard » !
🙂
Et le lapin serait le demi-frère d’un des cailloux… Mais lequel ?? Ta ta taaannn !!
Cette fois-ci, j’ai pu voter ! La dernière fois, blocage et refus de la machine d’enregistrer mon avis, et même mon commentaire… ça m’avait énervée ! Je déteste qu’on me résiste… 😉
En tout cas, vite vendredi qu’on lise la suite !
Quand les machines veulent pas obéir….
bon, vivement vendredi aussi que moi-aussi, je découvre la suite 🙂
la voix de Dieu qui tonna tant et si fort que, qu’ils fussent de chair d’homme ou de pierre, les quatorze sursautèrent.
Dieu carrément ! et … pourquoi pas ? on va essayer de lui trouver un petit rôle, de la figuration…
ils entendent de la musique
Flipperine, un titre en particulier ?
Je prends en cours de route cette histoire. J’adore, retour en enfance garanti; aussi, ai-je hésité entre pomme et Petit Poucet. Merci.
Merci Jacou ! moi, j’ai sept options entre lesquelles j’hésite.. ; enfin, j’attend le verdict des lecteurs qui votent ; après, je n’aurais plus le temps d’hésiter 🙂
Le lapin blanc avec une montre gousset. Le pauvre a peur pour sa tête.
Je rassure tout le monde, aucun lapin blanc ne sera molesté et encore moins étêté pendant l’histoire des sept petits cailloux.
Les individus doués de télékinésie sont aussi fort craints des cailloux.
C’est très vrai, et surtout des cailloux sédentaires…
Entendirent…sept mercenaires essayant de se rappeler les sept péchés capitaux…
y a bien des choses qui vont par sept : les sept merveilles du monde, les sept collines de Rome, les sept plaies d’Egypte, …faut se rendre à l’évidence, il va pas y avoir de place pour tout le monde dans cette petite histoire !
(mais je vais essayer de faire une petite place aux pêchés capitaux)
Il te faudra sept vies pour venir à bout de ce conte merveilleux !
C’est tentant… faut signer où, pour les sept vies ?
🙂
Extra 🙂
« Un bruit sourd genre « POM » (*), quelque chose qui avait chu non loin de là, puis plus rien… Puis, ‘Rack-clak-clak-clak » (*), une pomme rouge vint rouler entre leurs pieds… «
Elle est bien, hein, la pomme qui roule d’une Patte dans l’encrier !
🙂
Hi Hi Hi « sept d’un coup »! Est ce qu’un petit tailleur va devenir tailleur de pierre?
Passionnant, en tout cas!
Un petit tailleur de pierre ? jolie idée
🙂
Bon, sept propositions, 35 suffrages zexprimés ! Merci merci !! Du coup, j’arrête le compteur maintenant (en plus, je vois à peu près ce que je peux faire avec les options proposées 🙂 ), si tout va bien le prochaine épisode sera là demain soir !
J’arrive trop tard (c’est moi le lapin blanc en fait^^) mais j’aurais voté pour le bruit étrange !!! Un peu de frissons dans ce joli conte, tu es vraiment doué, j’adore ! 😀
tu n’es pas en retard, mais en avance sur l’épisode de ce soir 🙂
le bruit étrange ?
le « pom racl-racl–roule-roule » ?
sera-t-il au rendez vous de ce soir? suspense et frissons !