Elle avait la santé,
Eugénie la jeune génisse
quand par les prés elle gambadait
tous alentours s’ébaudissaient.
Mais vint un jour qu’elle gémissait,
devant vêler son premier veau.
Eugénie cherchait pour l’aider
une herbe à boire avec de l’eau
bouillie, infusion ou tisane :
ellébore, mélisse, oreille-d’âne,
lapsang souchong, bouton d’or ?
Chercha longtemps,
et chercherait encore,
(elle n’avait pas trouvé
quand l’heure fut arrivée) :
et là, vêla sans thé.
***
Troisième fable miroirant son premier vers et proposant une morale homophonique, approximative et de circonstance. Elle fait écho à la remarque de Julien Hirt, grand amateur d’Edda. Illustration : Tisane Gauloise, dépurative, purgative, en purifiant le sang, donne la santé, Paul Berthon, 1896 , BnF, Gallica.
J’ai vite couru la voir dans le pré, mais hélas, elle avait filé.
🙂
Ça me fait penser à la Dame de pique, la nouvelle de Pouchkine portée à l’opéra par Tchaïkovski.
Quand à la fin, Herrmann croit jouer l’as maudit, c’est la Dame de pique qui sort ! Elle avait l’as hanté !
Ah mais oui, la Dame de pique ! heureusement que j’y ai pas pensé, Pouchkine m’impressionne encore un peu 🙂
« ellébore, mélisse, oreille-d’âne,
lapsang souchong, bouton d’or » J’adore ces termes !
🙂 en vrai, oreille-d’âne est là juste pour la rime avec « tisane » : je ne savais pas que c’était une vraie plante 🙂
😉
Tanka on l’a… 🙂
Merci Dominique ; là, on a plutôt trois tankas et quelques 🙂
On admire votre santé
Et votre sens aiguisé
Des mots avec ou sans Té
En dégustant un peu de thé
Ou une tisane de reine des prés
Merci Marie-Christine ; la défense d’un mauvais jeu de mot fait parfois prendre d’étonnants chemins 🙂
Elle en était pourtant pleine, de santé!
En effet ! bien vue, Mo !
Oh ! la vache ! t’as fait fort 😉
Meuh ! comme dit plus haut, vouloir placer à tout prix un mauvais jeu de mot amène de drôles de résultats 🙂
😀 😀 😀
Je dirais même plus : la vache !!!
Merci, je suis honoré. Celui-ci est particulièrement savoureux !