Un traineau sans trainer !

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« Tu as raison, dit le loup.
– Comme toujours, répond la gamine ! Bon, et maintenant, sans les rennes, comment je fais pour tirer le traineau ? Il est trop lourd !
– Tu as raison. À voix basse, il ajoute : comme toujours, avant de reprendre à haute voix : je ne crois pas que tu puisses le tirer. Même moi, je n’y arriverais pas. Et pourtant, je suis robuste. Mais on pourrait poser les cadeaux sur ta luge. Et si tu veux je t’aiderais à la tirer. »

Accepter l’aide du loup ? Pourquoi pas ? La fillette hésite. Elle aimerait bien avoir un second avis, mais elle ne peut quand même pas déranger sa Mère-Grand au premier souci, pour une fois qu’elle lui fait confiance. À ce moment le loup reprend :
« Seulement, avant une aussi longue course dans la neige il serait plus prudent de prendre des forces : il faudrait mieux que je mange un peu.
La fillette s’attendait bien à quelque chose comme ça. Mais quand même, en entendant le loup parler de manger, elle a un grand frisson de peur.
– Hé, mais ne pleure pas, répond le loup, il fait trop froid : tes larmes vont geler sur tes cils !
– D’abord je n’allais pas pleurer ! Loup, tu me prends vraiment pour une dinde ! Si c’est comme ça, je me débrouillerai toute seule ! Ouste, fiche le camp ! »

Ainsi rabroué, le loup disparaît dans la nuit. La fillette s’essuie les yeux. En vrai, elle a bien failli pleurer. Elle reprend son souffle et se demande que faire. C’est vrai que l’idée du loup n’est pas mauvaise. La pile de cadeaux est vite posée sur la petite luge, et soigneusement attachée. La voilà prête à partir dans la nuit.

Elle attrape la cordelette et commence à tirer. Mais la luge chargée s’enfonce dans la neige fraiche ; un peu plus loin, elle glisse en dérapant sur des pierres verglacées ; ou bien elle file tout droit d’un coup, surtout quand le chemin tourne.

Alors, il faut la sortir de la congère où elle est plantée et la remettre dans le droit chemin. Sans compter que tout en haut de la haute pile de cadeaux, les boucles du bolduc s’emberlificotent dans les basses branches des sapins d’où tombent de gros paquets de neige glacée juste dans le capuchon de la fillette !

 

à suivre…

***

5e épisode du feuilleton de Noël.

Illustration : New York public library, digital collections.

 

13 commentaires

    • Merci Max-Louis. Malgré toute ma sympathie pour la gamine, je préférerais qu’une idée lumineuse vienne tirer d’affaire l’auteur, et de préférence d’ici Noël 🙂

  1. Hou là là là , sans gros loup , elle est très mal barrée , qu’elle l’appelle à son secours  » Loup y es tu ? m’entends tu ? « 

    • mal barrée ou non, elle se rappelle peut-être de la fin de la comptine (elle sait ses contes ET ses comptines) … « mais si le loup y était, il la man-ge-rait »

  2. Le renard ne pourrait-il pas filer un coup de main, moyennant fromage ? Ou bien est-il trop occupé à convaincre la gent sylvestre des bienfaits de l’éducation ?

    • Le renard ? Je ne sais pas. Il faudrait que la gamine déniche un fromage, et elle est déjà assez occupée pour devoir cambrioler une fromagerie ou voler un pauvre corbeau.. et puis (pauvre de moi) ça me ferait un personnage de plus à suivre, et pas un des plus dociles ! Je pense que la petite va se débrouiller toute seule, mais bon, tant que ça n’est pas fini tout est possible…

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