Jamais la nuit, la lune


Jamais la lune, la nuit
la lune qui
nuit après nuit s’allume
et croissante ou ronde,
roule et brille
– ravie, ou ravagée d’ennui ?-
et parfois s’éclipse dans l’ombre
sans nombre de la nuit
d’autres fois persiste
dans le bleu du ciel
après les brumes de l’aube,
Jamais la lune
ne connaîtra
jamais au grand jamais
le charme de vaquer
par une nuit
sans lune.

* * *

illustration : 木曽海道六十九次之内. 32, 洗馬 / 広重画, collection d’Henri Rivière, BnF.

29 commentaires

    • Merci Jean-Claude ; j’ai laissé un instant les légumes et les plantes, mais ils reviendront bientôt. Et puis lune et jardinage, ça marche ensemble, non ? 🙂

  1. La lune, fantasque ou lunatique, avec ses doigts d’aube aux lunules brillant dans l’obscurité, est l’une des perdantes apparentes (sauf parfois) du jour. Elle s’en veut mais, lymphatique, laisse son copain le soleil, insaisissable, faire le boulot de jour – comme vingt-quatre heures sans pain et sans l’un et l’autre.

    • Merci Dominique ; peut-être qu’un jour on s’apercevra que la lune est la face cachée du soleil, 🙂
      vingt quatre heures par jour sans pain ? les bons députés vont nous voter une loi sur la brioche !

  2. Il me semble qu’elle n’aurait qu’à fermer les yeux pour que cela se produise.
    Vaquer dans l’obscurité au hasard de ses rêves et imaginer qu’elle se libère de son orbite pour rejoindre la grande ourse….

    • Mais si la lune ferme les yeux ? Oui, après tout, pourquoi serait-elle forcée de nous regarder tourner, la, tout petits sur la terre ? D’ailleurs, peut-être qu’elle regarde déjà ailleurs, vers la grande ourse…
      merci Marie-Christine !

    • Merci Célestine ; « poème réussi », c’est gentil ; j’avais le début dans mes rebuts depuis longtemps, mais je ne voyais pas la fin. Et puis hop, à force de tournicoter, voilà.

      • Mais tu es un grand poète ne t’en déplaise et ton espinchette n’y changera rien, arf ! 😀
        P.S. : « fends » le coeur SANS « S », huuummm, on voit que je ne sévis plus avec ma règle, y’a du laisser-aller, 😆

  3. J’ai entendu dire que les nuits sans lune, c’est quand elle part vaquer derrière le rideau de la nuit. Quel drôle de paradoxe que celui d’une lune invisible qui vaque sans elle-même !
    Sinon, niveau poésie, parait qu’il y a un master 3 à l’université Victor Hugo.
    Je pense qu’ils sont à même de ne pas te dire à quel niveau d’espinchement tu peux prétendre.
    Celui-là est originalement bien tourné.
    Chapeau l’artiste !

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