Le jour où, après avoir longtemps suivi des yeux la fine chaine noire et zigzagante des fourmis qui pillent inlassablement les grains de sucre tombés sous la table du jardin après le déjeuner, longent l’ombre du muret et disparaissent derrière les racines de la grosse plante verte aux feuilles jaunies dont tous les étés je me demande le nom sans pour autant faire plus d’effort pour trancher la question, j’ai voulu reprendre le fil de ce gros roman un tantinet poussif que je reprend chaque été sans le finir – mais peut-être que j’oublie tout simplement d’un an sur l’autre que je l’ai achevé -, j’ai cherché sur la page de garde le petit pommeffe ou cétéréleffe qui me permettrait de rallier d’un coup le paragraphe où j’avais déserté, je me suis dit qu’il faudrait encore quelques temps avant que la révolution numérique daigne se préoccuper des vieux bouquins de ma bibliothèque – même si elle a visiblement bien envahi les moindres réflexes de mes petites habitudes paresseuses.
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Le « jour-où-je-me-suis-dit » ? ça tient en une seule phrase qui commence par « le jour où » et passe par « je me suis dit ».
Je n’aurais jamais su faire une phrase aussi longue et si bien ponctuée ! Merci pour le point final sans lequel j’aurais continué à lire la page blanche ! Bonjour Carnest-pas-si-paresseux !
Merci Dominique ; étirer la phrase autant que possible est un petit jeu gratuit et amusant (peut-être plus à écrire qu’à lire !)… et comme tu le dis, la ponctuation fait tout le boulot !
Héhéhé… j’ai mis un temps avant de comprendre le « pommeffe » ou le « cétéréleffe »… comme quoi je suis moins atteinte que toi côté « révolution numérique » :-D.
Quoi dit, bravo pour cette phrase impéccable (et chouette tu es de retour) !
hé oui pommeffe et cétéréleffe, pour ne fâcher personne :))
Et quel est le titre de ce gros roman un tantinet poussif ?
Bisessss
le litre du poussif roman? zut, j’l’ai oublié ! va falloir attendre l’an prochain 🙂
un litre de roman pour la 6😄
oups ! l’ai-je lu ou l’ai-je bu ?
🙂
Quel est ce livre que tu sors de l’ombre quand l’été revient ? Mais l’été paraît plus court chaque année… alors peut-être qu’à chaque fois le temps qu’il te reste pour le lire se réduit et réduit tes chances de le finir… 😉
C’est un livre fictif, mais je pense qu’il doit y en avoir un bon nombre qui pourrait prétendre au titre !
C’est inquiétant ce que tu dis sur l’été… il va falloir lire de plus en plus vite !
Les autres saisons tirent la révérence de plus en plus tard… alors forcément l’été n’a pas le temps de s’épanouir 😉
Je ne sais pas comment je fais, mais quand je tombe tout d’un coup, presque par hasard, sur ta dernière publication, je m’aperçois, consternée, que j’ai raté tous les épisodes précédents. Ça agace ça, ça agace, tu peux pas savoir ! 😀
Tu sais, les épisodes précédents peuvent attendre que tu passes les lire. Mais soyons précis, ça te consterne de rater des épisodes ou ça t’agace de les lire ? 🙂
Ça me consterne de les rater, voyons 😀
Un vrai marathon en apnée, pour une course aux mots et une reprise de lecture inachevée ou peut-être bien achevée, et qui nous apprend un peu plus de tes occupations estivales.
PS: L’écritoire de Lise Genz est de retour!
merci Jacou !
j’ai quand même mis quelques virgules pour reprendre son souffle entre deux apnées !
Dès que j’essaie de bloguer ma fille me saute dessus! J’ai pas compris pommeffe mais suis blonde (et avec le soleil, ca s’arrange pas!)
Elle est belle cette phrase! Les fourmis s’emparent du sucre comme la procrastination s’empare du temps.
Bises
fourmis, sucre et procrastination… ça devait être le titre du livre 🙂
pommeffe, c’est la commande pomme-f sur mac (léquivalent du ctrl-f de windows)
Merciiii😉
Pas compris pommeffe non plus, et l’autre pas mieux. Et je suis brune. Mais j’ai une bonne excuse. J’adore l’exercice de la phrase à rallonge, ça me plaît bien, je vais peut-être le tenter un de ces quatre. Quand j’en aurais terminé avec mon excuse, bien-sûr, parce que là, je vaux rien. 😉
Camille, pommeffe et cétérelleffe, ce sont les touches ctrl-f et pomme-f des claviers mac et word 🙂
J’imagine le jour où, alors que les ondes de mon cerveau s’électrifient les unes sans les autres et qu’au delà de sa partie non- électronique il se connecte avec son environnement web, comme ici et ceci de façon joviale et amusée, nonobstant le fait que le contenu de cette phrase puisse être sans aucune équivoque pour en ce qui concerne l’appareil à Jobs, personnage fruité et coloré s’il en est ( quoique « set apple ation » réfractaire à beaucoup) ne provoque une altercation entre les différentes parties sous nommée: Les 1 et les 0, les bits et les photons, les cartes mères et les claviers, les processeurs et les écrans, etc, etc, s’acharnant à combattre en rangs serrés les uns contre les autres pour tenter de gagner une partie électro-machin-chose ne donnant sur rien d’autre chose que cette foutue élucubration pataphysique qui consiste à proposer à un lecteur lambda, lambada ou c’est pas là, peut-être bien par là-bas mais surtout pas par ici quand on sait qu’il n’existe que comme solution unique qu’il nous serait nécessaire-surtout à moi- de se dire, une bonne fois pour toutes, qu’il faudrait se dire, se le dire, sans ménager son propos ni sa fortune, du pot ou de la carafe ( entendez le bulbe, la matière grise, le cervelet, la boîte à neurones) que l’imagination n’a de limites que celles qu’on se donne, qu’on s’offre, en solde ou en promo, c’est selon la tête du client, du chaland, parfois son sourire, sa vertu, son chapeau à plumes, son élocution, sa patience, sa folie, oui, sa folie, la plus dingue, la plus ou la moins « désorthographiée », « dégrammatiquée », arfff, que sais-je ou pas d’ailleurs qu’il est temps de finir cette phrase en vous disant que je suis arrivé au point final, enfin il me semble en certifiant que j’imagine le jour où j’aurais l’idée de me dire qu’il me faut vous répondre. Merci pour l’instant satellisé. 🙂
Et bien merci pour ce premier message au long-court (oui, avec un t, ici 🙂 )
et bienvenue !
A la minute où je me suis dit qu’il y avait un bail que je n’étais pas venue me dégourdir les neurones sur ta prose, j’ai compris que j’étais tombée dans le traquenard habile que tu tends à tout être doté de raison, d’une connexion et d’un clavier azetyvement prêt à sentir des doigts agiles développer une longue phrase, compte tenu du fait que je ne sais pas résister à ce genre de défi, ayant certainement en moi un peu de ces minuscules gènes proustien qui poussèrent le grand homme à repousser toujours plus loin la pose de ce point infernal tombant comme un couperet pour terminer brutalement un ensemble de mots appelé phrase, et quand je dis brutalement c’est un peu à la manière d’une hache s’abattant sur la tête d’un condamné à mort alors qu’il n’avait pas tout à fait fini d’exprimer ses volontés.
Bref, j’ai adoré.
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Merci Célestine ; mais rassurons nous, jamais un point n’abolira l’histoire (ni deux ni même trois, ni un-virugle)
N’ayant jamais touché un Mac, je fais partie des gens qui n’ont pas compris « pommeffe ».
C’est la contemplation des fourmis qui perturbe ta lecture du gros livre poussif? Le fait est que les agissements de ces insectes sont parfois passionnants, surtout par les brûlantes journées d’août.
Oui, c’est sûr que regarder les fourmis peut gravement perturber la lecture ; ces petites bestioles noires sont parfois plus passionnantes que les longues phrases d’un bouquin poussif 🙂