La pluie
qui n’y voit goutte
ne loupe
jamais sa cible.
* * *
Petit poème minute, clin d’oeil au billet du jour de l’ami Métronomiques, et qui [le petite poème], dans sa brièveté, pourrait aussi bien illustrer sagacement le destin de la pluie que contenir de riches leçons ; leçon de sagesse et d’espoir pour le lecteur et la lectrice – faut-il viser son but pour l’atteindre ? faut-il même avoir un but pour faire mouche ? – leçon de modestie pour le poète – à quoi sert de s’escargasser à exprimer le fond de son âme en doutant d’arriver à y arriver, si même la pluie tombe pile sans seulement y prendre garde ? – ; leçons que tout un chacun saura appliquer à bien d’autres sujets et que leur apparente courte-vue – on pourrait aisément les qualifier de légèrement myopes, ces leçons que dans un autre temps le lecteur aurait croisées dans un cours de morale obligatoire ou d’éducation civique et laïque, voire inscrites en relief sur un fortune cookie ou une gaufrette – , distingue efficacement des cartels enfiévrés qui signalent à l’attention des visiteurs de galerie les plus ahurissantes productions de l’art contemporain.
Illustration : Gaston Doumergue sous un parapluie, le 8 mai 1929, Orléans. Agence Rol, Bnf/Gallica
Grand merci à vous, cher « Carnets paresseux », la pluie est sans doute une mine (ou un réservoir) inépuisable pour l’inspiration – particulièrement en apnée – et peut encourager tant de divagations : Doumergue avait un parapluie, Hollande n’en avait pas. L’Histoire tiendrait-elle aux baleines ? 🙂
Je ne sais pas si Gaston a mieux réussi que François… mais oui, sans baleine, plus d’histoire, le père Prévert nous l’a assez dit et d’autres l’ont répété après lui :
Un p’tit coin d’parapluie, contr’ un coin d’paradis…
M’sieu Georges n’est jamais loin…
Il n’y a pourtant pas là un ex président de la République???
je crois bien que si, mais la pluie est la même pour le monde 🙂
Je pensais à un plus récent, censé attirer les averses, bien sûr…
ah, celui-là n’est pas sur la photo ! avec les sécheresses qui s’annoncent, il faudrait peut-être le faire revenir !
Vivement une jolie pluie ☂💧
Jolies eaux douces, chez Métronomiques et ici !
🙂
Aujourd’hui chez moi: averses et pluie de feuilles…
« Adieux ! Derniers beaux jours » Lamartine (L’automne).
Phrase en exergue du poème « Octobre » d’Aloysius Bertrand:
« Octobre, le courrier de l’hiver, heurte à la porte de nos demeures. Une pluie intermittente inonde la vitre offusquée, et le vent jonche des feuilles mortes du platane sur le perron solitaire. » (Gaspard de la Nuit)
je rêve souvent qu’on déniche un jour d’autres écrits d’Aloysius Bertrand ; rêve vain, on le devine…
plic ploc mais pas flop ! Cherbourg aurait fait un bon décor 🙂 Bon, Brassens et Nougaro c’est fait….. alors un petit Blues Trottoir, ou la chanson de la pluie de Disney dans Bambi ça vous tente ?
la chanson de la pluie ? ah mais oui (j’l’avais complétement oublié) 🙂
c’est pourtant notre enfance ! enfin la mienne du moins 😀
je l’ai aussi vu tout môme, mais c’était il y a longtemps alors j’ai oublié des passages 🙂
oui mais tu es jeune ! j’ai l’âge de Blanche-Neige !!! plus toute fraîche la neige 😀 😀 😀
Petit poème minute musical et hypnotique comme la pluie !
Merci Danielle 😉
Tout porteur de lunettes sait ce que les autres préfèrent s’épargner de s’avouer : la pluie est profondément malveillante. Alors qu’on se croit protégé derrière nos verres, une goutte parvient à frapper malgré tout, soit la paupière, soit le globe oculaire directement, ce qui est désagréable et même dangereux. Et quand elle rate cette interstice et chute sur la surface transparente elle-même, c’est encore pire, puisqu’elle trouble notre vue et nous oblige à des nettoyages intempestifs. C’est évident, à force de persévérance, la pluie ne rate jamais sa cible.
je suis d’accord ; enlunetté depuis perpète, la pluie (et la buée !) redouble(nt) ma myopie 🙂