Dodeliner de la trompe, s’ébouriffer de longs fanons, mâcher l’herbe et mordre les fruits, lisser ses plumes diaphanes, le lion de Denfert se rêve
Rébus mêlant moult animaux, sabot buffalin, jarret antilopique, nageoire ondoyante, souple et vive mandibule, coquille et écailles sonnantes,
Mi serpent moitié pingouin, bec et croc entremêlés, tantôt sardine bientôt hibou, bosse et crête et corne dressées, vrai roi des innombrables animaux
Fabuleux et familiers et non toujours et simple lion, le lion de Denfert se rêve tandis qu’il trône en immobile majesté près de l’entrée des Catacombes,
Solitaire et torticoleux, léonin jusqu’au bout du mufle qu’il tourne toujours vers sa sœur
La Liberté, celle qui perche dans le quinzième sur la dalle Beaugrenelle à deux fois huit arrêts par le bus huit-et-huit qu’il ne prendra jamais :
Si proche et hors de portée, l’ironique liberté, pour lui, pour elle-même comme pour les autres pensionnaires de la statuaire municipale.
* * *
Pour l’agenda ironique de Tout l’Opéra (ou presque) qui voulait une gamme et à la demande de la Bouche à Oreilles, une poésie z’animalière du- dimanche-mais-qui-parait-le-vendredi. Pour découvrir où sont la place Denfert-Rochereau et la dalle Beaugrenelle on peut aller voir là (en zoomant) et pour tout savoir sur le Lion et la Liberté il suffit d’aller lire la vie de leur auteur.
Illustration : Neige à Paris [le lion de Denfert sous la neige], 11 mars 1925, agence Rol, Gallica/BnF
Merci Carnets paresseux pour ce texte très inspiré et plein de poésie ! J’adore ! Et j’y retrouve bien le caractère aimable de ce lion ! Bonne journée à toi!
Merci à toi de m’avoir suggéré ce lion aimable ; internet m’a indiqué sa parenté avec la Liberté de Bartoldi, le double de celle ci dans le 15e et puis l’occasion a fait le larron.
Bravo, bravo, Jérôme !
Merci merci, Jean-Louis.
je me rends compte que le lion a mangé la consigne, son rêve manque de vocabulaire musical… il va falloir que je rejoue 🙂
Bis, bis, comme on dit en français.
Encore, encore, comme on dit en anglais.
je crois que nous avons un gagnant 🙂
merci Adrienne ;à je crois surtout que nous avons un revenant après quelques mois de pause 🙂 🙂
Félicitations pour ce texte très réussi malgré les contraintes…
Merci Domi ; les contraintes sont légères, surtout quand on en oublie la moitié en route 🙂
Les notes sont là. Même si quelques gammes manquent. L’archet a bien œuvré.L’âme de la partition est là. Pas de croche peut-être, mais une pause, une inspiration. Pas un soupir, pas un bémol, mais surtout pas d’anicroche…
Superbe, Carnets ! Bravo à toi !
merci Frog ! pour cet agenda, tu peux demander à avoir la notation anglaise de la gamme : A B C D E F G 🙂 ou alors une version bilingue !
Onirique lion chimérique et en musique!
Merci Mo ! onirique et un poil (de lion) ironique !
Je connaissais celui de Belfort, mais il n’était pas très branché musique ! merci Carnets de cette reprise toute en poésie, et pour cette neige qui nous apporte un peu de fraîcheur !
Si tu connais çuila de Berflort, tu connais çuiçi de Denfert, c’est censé être un modèle réduit du belfortin ; et oui, la neige est de saison 🙂
Ca faisait une sacrée lurette que je n’étais pas revenue lire les blogs, tu es ma deuxième lecture du matin, quel pied (pour rester dans la métaphore poétique) ! Un agenda ironique fort réussi ! Belle journée.
Merci Sabrina ; hé bien tu maintenant que tu as retrouvé le chemin, passes lire quand tu veux 🙂
Voila donc une gamme qui sonne d’enfer !!
Quand a « tantôt sardine bientôt hibou » quel programme.
Sinon, le lion de Denfert, je ne l’avais plus croisé depuis Reggianni et ses loups dans Paris – et encore, tout tremblant le bougre.
je m’étais jamais gaffé que le lion de Denfert tremble (de froid ? de trouille) dans la chanson 🙂
De trouille, assurément 😉
j’ai relu les paroles, tu as raison ; c’est que pour moi, les meutes de loups sont associés à l’hiver : la faute à James Oliver Curwood, et Jack London 🙂
Léonin jusqu’au bout du mufle, toujours royal même si sa soeur se nomme Liberté. Une merveille !
Merci Lazuli ; pour la soeur et son nom, la faute revient à Bartoldi 🙂
La liberté, c’est d’enfer, surtout munie -si pâle- d’ironique bien dressé.
🙂
Joli poème : j’adore ce lion d’ailleurs puisque je suis né à Belfort ! 😉
Alors le lion et la liberté se retrouvent 🙂
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