Juin joli petit mois doux
où l’on arrive
après un printemps un peu fou
à la dérive.
Jour après jour vaille que vaille
et sans méfiance
pour passer le temps on travaille,
tout en patience.
Drôle de vie intercalaire
où l’on attend
on espère au long de l’hiver
et du printemps.
Un jour les promesses de mai
– Quelle sottise !
nous disent que juin est près
– Tiens, des cerises !
Juin joli petit mois doux
où l’on arrive
après un printemps un peu fou
à la dérive.
Depuis le temps qu’on en rêvait
– Oh les vacances !
qu’on attendait après l’été
plein d’espérance !
Nuit après nuit les jours s’allongent
et le cœur bat
chaque midi le soleil plonge
toujours plus las.
Un jour juin devient juillet
et on s’étonne
d’avoir attendu tout ce temps
depuis l’automne.
Juin joli petit mois fou
où l’on arrive
après un printemps un peu doux
à la dérive.
* * *
illustration : Jean-François Turcaty, Tarot de Marseille, vers 1750, avec mentions divinatoires manuscrites attribuées à Melle Lenormand. Gallica/BnF
C’est joli !
Bonne journée (de juin doux) Carnets Paresseux.
J’aime tout particulièrement : « …pour passer le temps on travaille… drôle de vie intercalaire… » 😉 L’AI de juin est beau ici
Juin sous la pluie
Juillet en gondole !
C’est que cette année il tient tout le printemps à lui tout seul sur ses petites épaules 🙂
C’est vraiment très doux, teinté d’un peu de mélancolie.
Les mentions divinatoires manuscrites de votre carte ne me disent rien qui vaille ! Je préfère celles de l’Arcane -site internet un peu bête – qui énoncent clairement la couleur (cerise) du mat: chance et liberté.
Ce pendant, merci de vos mots souvent si essentiels.
Joli poème au goût de cerise et au parfum de nostalgie.
Profitons de chaque jour sans penser à l’automne, et dansons dans la lumière de juin.
Soyons fous !
Éspérons que l’été ne sera pas aussi meurtrier !
J’enjuin notre bien-aimé Président de tout mettre en œuvre pour redresser la situation et appeler les Français à le rejoindre à Londres le 18 juin prochain pour lancer la reconquête du pays « occupé » par un ennemi avide.. 😉
Joli juin à la dérive,
finiras-tu par accoster ?
Retrouveras-tu la rive
avant l’été ?
Bon jour Carnetsparesseux,
J’aime juin parce que tout rallonge des jours aux restes jusqu’aux mûrissements des fruits (fraises, framboises, cerises …) … et tes textes de belles ramures 🙂
Max-Louis
Un très joli poème!
Une semaine encore
et dans l’hémisphère nord
jour après jour les nuits s’allongeront
et mon coeur pleurera un peu
d’y entendre déjà l’hiver
Si court l’été de par chez nous
qu’on voudrait s’accrocher un peu…
Juin joli sous ta plume se révèle pertinent et délicatement fou . 🙂
C’est frais comme un printemps ! je verrais bien ton poème récité par les enfants des écoles !
Joli !! J’adore: » Drôle de vie intercalaire »
Juin joli petit mois fou ! C’est léger comme une bulle, mais pas que ! Belle journée, Sabrina.
Folie douce de l’espérance. Le Mat s’en va avec son baluchon vers de nouvelles aventures. Décidément une carte porte-bonheur. Et il ne manque que la musique pour le refrain.
C’est doux, frétillant et primesautier. Et ça fait fait du bien par l’étang qui court.
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Quelle dérive délicieuse !
Merci pour ce poème tout en finesse et en délicatesse…
Ah, le joli petit mois de juin :
pourvu qu’il le reste, joli et doux, jusqu’au bout !
J’aime beaucoup ton poème
Belle dérive
entre les rives
inabordables
pourtant aimables
du mois de juin
aux doux festins
de fruits
Quant à l’illustration
Le Mat (frêre de Tamel (sourire)²)
pas si fou que cela puisqu’il n’est pas un im bécile
(bâton sur l’épaule … mais dont il réserve la violence à d’autres agressivités que celle de ce chat/chien)
elle est ma carte préférée du tarot.
Bel ouvrage monsieur le pas-si-paresseux-que-cela (sourire)
Me voici en retard
comme d’habitude.
J’ai fait un cauchemar :
Juin avait perdu son exactitude.
Les cerises tant attendues étaient au rendez-vous. Moins nombreuses, un méchant coup de vent en avait éliminé un grand nombre, mais si savoureuses, croquantes et sucrées pour celles qui lui ont résisté, qu’on lui a pardonné.
Diversion enfantine:
« Juillet joli petit mois flou
où l’on dérive
après six longs mois un peu fous
Tiens, on arrive ! »
Fans de Carnets Paresseux, de 7 à 107 ans (107 ans, je n’en connais pas encore mais j’ai bon espoir)