Empouacré de neige grise
et de mirlitons indociles,
Février mois carnavalant,
carnavale, carnavalera,
vire toujours : il insiste,
veut plus jamais quitter la piste
– on sait comment ça finira.
La nuit s’accroche au jour,
s’écorche,
Février le mois frétillant
– frétille qui frétillera –
rajoute un jour à sa tournée :
voudrait voir le bout du cadran
une fois tous les quatre ans !
On sait comment finit la farce,
un pouacre jour
passera.
Février petit mois béquillard
– boitille qui boitillera –
laisse demain la place à Mars
– autre crétin.
* * *
L’autre jour, j’ai lu le verbe empouacrer chez Analectes et brimborions. Il m’a plu.
Illustration : danseurs de charleston, février 1927, agence Rol. BnF/Gallica
ta chute » …autre crétin » est surprenante 😁
j’ai trouvé ce poème de Verlaine : Un Pouacre » ( mot que je ne connaissais pas )
https://poesie.webnet.fr/lesgrandsclassiques/Poemes/paul_verlaine/un_pouacre
Merci Juliette, je ne connaissais pas le pouacre de Verlaine. Pour la chute, comme le poème montrait Février sous un jour plutôt ridicule (en tout cas dans ma tête) j’ai voulu montrer qu’il n’était pas tout seul, encadré par des mois prestigieux ; et puis Mars, le mois martial mérite bien bien l’épithète de crétin 🙂
J’ai pensé à Verlaine aussi, mais je me suis dit que c’était plus dans la lignée de Prévert…
Merci Valéry ; le « pouacre » m’avait plutôt fait partir sur Jarry, mais Verlaine et Prévert « Crosse en l’air », 1936, je veux bien aussi 🙂
Il frétille bien ton billet Comme février mais qui ne bougera plus un cil dès minuit.
Je me demande à quelle danse se livrent les personnages qui frétillent sur la photo?
d’après la légende de la photo, ils dansent un charleston… en écho au film de Renoir de la même année, sur un air de charleston , surprenant film d’anticipation où un savant africain visite l’Europe dévastée en 2028 (bientôt, quoi) et où madame Renoir danse le charleston (sans musique) à la 7e minute !
je viens de regarder le film , un petit régal 😊
Si j’en crois la définition du XIIIéme siècle, ces danseurs, heureusement, ne sont pas victimes de la pouacre. Pour la danse, cela ressemble à la polka…
ils ont l’air en excellente santé, quoiqu’un peu compassés…
Merci pour février exceptionnel, occasion d’enrichir mon vocabulaire, et place à mars, crétin martien, j’adore!!!
vivement le mois crétin (mais attention, les martiens ne sont pas (obligatoirement) crétins) !!
Ah ça ne m’étonne pas que le verbe t’ait plu, je suis tombée en amour avec ton poème dès le premier mot ! « Empouacré » ! Now we’re talking !
Merci Frog ! il m’a plu dès que je l’ai lu chez Analectes et Brimborion et (merci g**gle) j’ai découvert ensuite qu’il a été employé par plein de gens que j’aime, Verlaine, Prévert, Huysmans, Queneau et cie !
Si février frétille, dis-moi… est-ce que mars myrtille?
Mars myrtille-t-il ? on le saura le mois prochain… 🙂
je ne promets rien mais je vais me pencher la dessus !
Une manière non frivole de faire voler ce fiévreux Février 🙂 !
Mais tu es un véritable zoïle !!!
moi, un zoïle, injuste et envieux, surement, mais malveillant ??
😦
Meuh non, c’était juste pour le clin d’oeil 😉
j’ai dû aller regarder dans le dictionnaire… !!
J’avais fait exprès, tu penses bien 😀
Ah oui, pas mal « empouacré » J’aime beaucoup « Mars, autre crétin ! »
merci Marinade ; attention, « mars, l’autre crétin », est aux commandes pour un mois 🙂
Oh, il me le faut, celui-ci ! Vivement la suite dans quatre ans.
Joli mot, hein ? je croyais qu’il était inventé, mais non, il avait juste été oublié… si tu peux lui faire une place dans les mondes hurlants, il t’en sera reconnaissant (et c’est toujours bien d’être bien avec les mots quand on écrit 🙂 )
Quand le mot fait vriller celui qui suit (ou qui précède), le jeu est lancé et qui pourrait dire : « Que nenni ! »… ?
°/°