Le loup écarte d’une griffe aiguë une branche de ronce blanche de givre et, d’un bond, le voilà devant la petite silhouette qui s’arrête net au milieu du chemin !
Du haut de sa branche, le corbeau crie :
« Au loup ! Au loup ! Attention Petite, il va te manger !
– De quoi tu te mêles, sur ton arbre perché ? grogne le loup. Puis il ajoute :
– Bonjour, Petite.
– Bonjour aussi, Loup, répond la fillette en soulevant la capuche qui la force à regarder ses pieds quand elle marche.
– Qu’est-ce que tu fais par ici ? Tu n’as pas école ?
– Non, c’est les vacances de Noël ! Là, je vais porter une galette à ma Mère-grand qui est malade. Elle montre le panier d’osier posé sur la luge.
– Hmmm… ça sent bon, dit le loup. Et tu vas chez ta Mère-grand, toute seule à travers bois ? La veille de Noël ? Ce n’est pas très prudent. Je peux t’accompagner, si tu veux.
– C’est ça, Loup, raconte ça à d’autres », répond la fillette qui connait les contes.
Elle rabat sa capuche et se remet en marche, en faisant bien attention où elle met les pieds. Elle ne s’amuse pas en chemin, il fait trop froid, et la voilà bientôt devant la porte de la maison de sa grand-mère. Hop, elle tire la chevillette, paf ! la bobinette tombe. Elle la ramasse dans la neige, l’essuie avec le coin de sa houppelande, pousse la porte et entre dans la maison.
« Qui est là ? demande une grosse voix.
– C’est moi, ta petite-fille. Dis, Mère-grand, tu dois être bien enrhumée, parce que tu as vraiment une drôle de voix, dit la petite fille qui hésite à s’approcher du lit (on l’a dit, elle connait les contes).
– Oh, ça va, tu peux t’approcher, je ne vais pas te manger.
– C’est aussi ce que je lui ai dit, mais vous la connaissez, elle n’en fait qu’à sa tête, dit une autre voix, celle du loup ! Et justement voilà que le loup passe la tête par l’embrasure de la cuisine :
– Rebonjour, Petite. Tu as fait vite, dis donc. Tu sais, elle est vraiment malade, ta Mère-grand. Pas étonnant, avec ce froid, même en restant blottie au fond de son lit et sous cinq courtepointes ! Bref, je lui ai fait un bon bouillon chaud, il y en a de reste. Tu en veux un bol ? »
…à suivre !
***
2e épisode du feuilleton de Noël.
Illustration : New York public library, digital collections.
Aie aie aie, misère. Vite la gosse, regarde l’heure sur ton phone, que tu n’avales pas un bouillon de 11 heures parce que tu risques de ne pas voir Noel cette année ! C’est quand même cool quand on connait tous les contes
Merci Parch ! Est-ce que ça suffit de connaitre tous les contes ? réponse (peut-être) dans un prochain épisode
Et rassure toi, le loup ne va pas empoisonner la gamine dès le 3e épisode : qu’est-ce qu’il mangerait, après ?
🙂
Ah oui, faut la gaver 😉 mais les filles d’aujourd’hui, faut pas trop les gaver non plus !
J’adore 😉
Comment çà,
La grand’mère du renard a taillé une bavette à l’agneau?
🙂
Je suis formel, l’agneau et le renard fêtent Noël dans un autre feuilleton 🙂
Bon jour,
Euh … ce trio me semble embarqué dans un tissage scénique dont je me demande qui en sortira … indemne … 🙂
Max-Louis
Le souci de l’auteur est de garder « ses » personnages en bon état assez longtemps pour faire plusieurs épisodes…. à suivre, donc !
lol … « personnages en bon état » effectivement … 🙂
et le renard, il est où ? 🙂
le renard ? il cherche son fromage blanc… et dans la neige, c’est pas gagné 🙂
Il manque un lion dans l’histoire. Histoire de mettre un peu d’ordre !!!
Un lion ? dans la neige ? pauv’petit’bête !!!
plus sérieusement, on va rester sur un bestiaire réduit, ça évitera que tout le monde dévore tout le monde 🙂
🤣🤣🤣🤣
Suspens …
tout à fait.., je dirais même plus, .suspense jusqu’à Noël !
Je tiendrai !!!
il faut : plus de lecteurs, plus d’histoire…. et que vont devenir le loup et la gamine ?
Le loup se met aux fourneaux ? On n’arrête pas le progrès !…
il est d’un naturel serviable (et puis manger toujours froid, c’est lassant, même pour un loup)
Le bouillon du Loup (recette)
Ingrédients :
– 2 litres d’eau de la rivière où buvait un agneau.
– des os de poulets et os de pigeons que lui offre le chien en échange de sa liberté.
– 1 petit pot de miel qu’il a chipé à rouge chaperon
– un fromage ramassé au pied d’un arbre où pavanait un corbeau
Mettez le tout dans une grande marmite, en bas d’une cheminée. Laissez mijoter doucement, en demandant à trois petits cochons de touiller le rata.
Quand le bouillon est bien chaud, montez sur le toit où est juché le loup ; criez : « Bouh ». Prenez le temps d’écouter le plongeon et criez à Mère-Grand : « Madame est servie ».
Très belle recette !!
mais s’agit-il du bouillon du loup ou d’un bouillon de loup ?
Ah oui… c’est plutôt un bouillon de loup…
🐺🙄
c’est bien ce que je craignais pour le loup ; mais du coup, c’est pas une recette qu’ils peuvent facilement se transmettre de loup à louveteau….
Ben non, si le loup est cuit, le louveteau ne pourra rien en faire !
j’ai toujours pensé que le loup est un gentil animal …
je pense tout pareil 🙂
Il a fait vite, le loup pour faire du bouillon à Mère-grand… Il est vrai qu’il court plus vite avec 4 pattes.
A part ça, est-ce lui qui cassé la bobinette?
hé oui, quatre grandes pattes ça va plus vite, surtout sur la neige. Quant à la bobinette, est-elle vraiment cassée ? peut-être juste mal fichue….
🙂
On commence à sentir le bon fumet d’une histoire
de laquelle on sortira bien vivant
nous au moins (?)
Oui,
il faut espèrer que
les lecteurs seront encore là
bien vivants
à la fin de l’histoire
🙂