Voyage au bout-de-l’an (agenda ironique de décembre)

Novembre achevé, l’agenda ironique a quitté l’Écri’Turbulente pour faire son escale de Décembre ici. Alors, de quoi qu’il va s’agir ce mois-ci ? Il va s’agir de voyage. Tout simplement un récit de voyage, où vous voulez, disons du tour du monde au tour de la chambre. Mais on ne s’embarque pas sans carte – et Stevenson ne me contredira pas, lui qui a dessiné l‘Île au Trésor avant d’en raconter l’histoire : votre voyage sera écrit à partir d’un détail de l’Atlas nautique du monde composé en 1582 par le cartographe messinin Joan Martines. L’imagette qui ouvre ce billet et celle qui le clôture en sont extraites (vous pouvez cliquer dessus pour mieux y voir).

Quel détail ? celui que vous voulez : un océan, un golfe, une montagne, quelques villes, un désert… ou tout cela en même temps. Il faut juste aller le découper – virtuellement, on range ses ciseaux !! – sur Gallica. Ou bien, si vous préférez ne pas choisir, vous piquez une des images cid’ssus ou cid’sous ; où vous me demandez de vous en choisir une que je me ferais un plaisir de vous envoyer aussi vite que possible.

La forme que ça doit prendre ? Celle qui vous plaira, récit de voyage (tiens, ça c’est original), vers, dialogue, carnet d’exploration, opéra, lettre de réclamation auprès d’un touropérateur, bouteille à la mer, carte de vœux ou instructions élémentaires à l’usage des voyageurs… et puis, sans oublier un zeste d’ironie, agenda oblige, il faut qu’il soit question de deux dates, l’une à votre choix – et l’autre ? aussi. Et enfin six mots obligés : Noël, échelle, demain, livre, gouffre et tatillon.

Récapitulons : un voyage inspiré de l’atlas de Joan Martines, deux dates, six mots. Et puis voilà.

Comme d’habitude, vous déposerez dans les commentaires ci-dessous un lien vers votre billet de blog (on peut arranger des hébergements pour ceux qui n’ont pas de blog mais qui veulent jouer quand même). On bouclera le 26, juste après Noël (les retardataires sont bienvenus dans la limite du mois de décembre) et on votera avant l’année nouvelle.

 

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Illustrations : Joan Martines, Atlas Nautique du Monde, 1586. Gallica/bnF

 

38 commentaires

  1. Voyage asymétrique

    La mer est arrivée au pied de ma maison
    tout était d’un calme absolu
    plus de rivages, plus de rocs d’acier, plus d’horizon
    on dirait que le navire a chaviré trop de fois

    Je me rappelais ces marins qui fixent le soleil avant de mourir

    Bénédicte disait toujours « qu’un voyage long est un sacrifice »

    Alors je me suis rappelé que j’étais immortel
    Et perché sur ce nuage
    je regardais pour la dernière fois
    le soleil s’éloigner

    Edgar Georges, 2001

  2. Retour
    Alfred de Musset

    Heureux le voyageur que sa ville chérie
    Voit rentrer dans le port, aux premiers feux du jour !
    Qui salue à la fois le ciel et la patrie,
    La vie et le bonheur, le soleil et l’amour !

    — Regardez, compagnons, un navire s’avance.
    La mer, qui l’emporta, le rapporte en cadence,
    En écumant sous lui, comme un hardi coursier,
    Qui, tout en se cabrant, sent son vieux cavalier.

    Salut ! qui que tu sois, toi dont la blanche voile
    De ce large horizon accourt en palpitant !
    Heureux ! quand tu reviens, si ton errante étoile
    T’a fait aimer la rive ! heureux si l’on t’attend !

    D’où viens-tu, beau navire ? à quel lointain rivage,
    Léviathan superbe, as-tu lavé tes flancs ?
    Est-tu blessé, guerrier ? Viens-tu d’un long voyage ?
    C’est une chose à voir, quand tout un équipage,
    Monté jeune à la mer, revient en cheveux blancs.
    Es-tu riche ? viens-tu de l’Inde ou du Mexique ?
    Ta quille est-elle lourde, ou si les vents du nord
    T’ont pris, pour ta rançon, le poids de ton trésor ?
    As-tu bravé la foudre et passé le tropique ?
    T’es-tu, pendant deux ans, promené sur la mort,
    Couvrant d’un œil hagard ta boussole tremblante,
    Pour qu’une Européenne, une pâle indolente,
    Puisse embaumer son bain des parfums du sérail
    Et froisser dans la valse un collier de corail ?

    Comme le cœur bondit quand la terre natale,
    Au moment du retour, commence à s’approcher,
    Et du vaste Océan sort avec son clocher !
    Et quel tourment divin dans ce court intervalle,
    Où l’on sent qu’elle arrive et qu’on va la toucher !

    Ô patrie ! ô patrie ! ineffable mystère !
    Mot sublime et terrible ! inconcevable amour !
    L’homme n’est-il donc né que pour un coin de terre,
    Pour y bâtir son nid, et pour y vivre un jour ?

    Le Havre, septembre 1855.

    Alfred de Musset, Oeuvres posthumes, 1888

    Bon, au boulot ! @+ les copinautes

  3. Hum hum… ça promet un vrai Lire aux Trésors… Belle consigne inspirante, à voir si j’ai le temps ce mois-ci « avent » la date butoire !

    • Mince, pas eu le temps de m’annoncer que le lien avait marché tout seul 😀 décidément je ne maîtrise pas grand chose 😀 mais cahin-caha j’avance !!! m’en vais lire tous les autres. A bientôt les copinotes

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