Les tuiles des toits
ne s’aventurent guère
au delà des gouttières.
Au vrai, y songent-elles ?
Quel rêve les mène ?
Les tuiles sont taiseuses.
Jamais ça les démange
même quand par accident
un grand vent les dérange.
À elles la pluie la grêle,
les pattes des pigeons
et les chats insolents.
Jour après jour les tuiles
somnolent au raz du ciel
encouetté de nuages.
Et la moindre d’entre elles
La lune à son chevet
dort à la belle étoile.
***
illustration : Toits de Strasbourg, BnF/Gallica
…une envie soudaine de tuiles aux amandes 😉
désolé 🙂
C’est sûrement que je ressentais beaucoup de douceurs dans tes mots 😉 comme celle que pourraient apporter celles que j’ai citées.
Je connais bien des tuiles qui ont un grand cœur ! elles abritent les amours et les petits des moineaux et des bergeronnettes.
Les tuiles et les oiseaux ont beaucoup de points communs 🙂
Les chats insolents! C’est tellement juste!
merci ! à une lettre près, les chats étaient indolents…. ce qui leur ne va pas si mal 🙂
N’est-ce pas parce qu’ils ont l’air si indolents qu’ils nous semblent insolents?😁
ou vis-versa
🙂
Ça me donne envie d’aller traîner sur les toits….
facile, il suffit de suivre les tuiles 🙂
C’est vrai que la lune dort à la belle étoile, merci de cette belle image !
Dans ma tête, c’était la « moindre des tuiles » qui dormait à la belle étoile. Mais la lune marche aussi !
Il fallut qu’un poete passe par là pour qu’enfin les tuiles aient une âme.
La baguette magique du DoDo et les objets vivent.
Merci Dominique ; pas besoin de baguette magique, les objets vivent tout seuls : il suffit de les regarder jouer entre eux sans les déranger, et le tour est presque joué.
De tuiles en tuiles les toits chuchotent et c’est fort beau.
merci Laurence !
Un bel hommage aux tuiles, si belles et si souvent « oubliées »…
Je les aime…
tant qu’elles ne me tombent pas dessus, bien sûr ! 😉
Merci à « toi(t) » pour ce beau poème !
merci Licorne
oui, on les préfère bien accroché au toit, bien sûr !
alors je dis
chanceuses les tuiles
chanceuses, oui,
de dormir, toutes,
à la belle étoile…
merci Caroline
chanceuses les tuiles de vivre une vie de tuile sous les étoiles 🙂
Braves petites! On a bien tort de parler de « tuile » quand il y a un problème alors…
bah, du moment qu’on ne paie pas « l’ardoise » !
On aurait pu dire les ardoises/tuiles du Cantal,
Qui sont cloutées elles…..
extraites des ardoisières du pas de porte…
de la Corrèze toute proche,
« La Belle Étoile!!! »
Bienvenue l’étoile31 🙂
Où je vois qu’il est question plus bas de l’Agrafe de ces gris et bleus d’ardoises qui se fondent si bien aux ciels.
en effet, l’ardoise est un petit ciel d’orage !
🙂
Il y a à présent que ce billet largement de quoi s’offrir et réaliser une couverture en patchwork poétique et Céleste…
c’est bien la première fois que je lis un poème sur les tuiles 😊 Bravo !
je n’en connaissais pas non plus, mais je ne suis pas le premier, témoin Eugène Guillevic que cite l’écri’tbulente ci dessous 🙂
Quel joli poème ! Moi j’ai envie de partager leur nuit à la belle étoile maintenant !
il suffit de monter sur le toit
la nuit
et d’y rester
perché(e)
jusqu’au matin
(gare à la rosée tout de même)
Recette
Prenez un toit de vieilles tuiles
un peu avant midi.
Placez tout à côté
un tilleul déjà grand
remué par le vent.
Mettez au-dessus d’eux
un ciel de bleu, lavé
par des nuages blancs.
Laissez-les faire.
Regardez-les.
Eugène Guillevic
Je me doutais que je ne pouvais pas être le premier ; mais si j’avais lu Guillevic j’aurais jamais écrivu mes petites tuiles.
(bienfait de l’ignorance)
Chacun voit les tuiles à sa manière, et je trouve ta façon de voir tout aussi poétique et fort charmante !
C’eût été une tuile que de n’en avoir pas lu ici leur si bel éloge pointu, ordonné, agrafé…
Merci Dominique ; on ne mesure que rarement ce que l’art doit z’aux tuiles
(hum…)
J’y dormirais bien moi sur un toit en leur compagnie ;o)