Un rien, un rire, un hi-han !

Les cœurs au printemps s’étonnent
d’un rire d’un rien d’un haha
même d’un hi-han !
Que le ciel brille, pleure ou tonne,
tonne, tonnera
les fleurs volent au vent !

Quelle drôle de drôle de saison !
au ciel volent de vastes rêves
où vont nos maisons ?
Le cœur pétille le pain lève
lève, lèvera
sans plus de raison !

Pour épater les bergères
un énergumène mène
mène, mènera
des pierres nager en rivière
en tas, ce qui z’eaux freine
freine, freinera !

Lors si la rivière déborde
verse à plein vallon
un plein champ de poissons
qui sautillent dansent et se tordent
ça fait, ça fera
une drôle de moisson !

Les cœurs au printemps s’étonnent
d’un rire d’un rien d’un haha
même d’un hi-han !
Que le ciel brille pleure ou tonne,
tonne, tonnera
les fleurs volent au vent !

Perchée sous la plus haute branche
la pomme guette le printemps
viendra, viendra pas ?
Le ciel roule en avalanche,
jaunes, rouges, bleues et blanches
les fleurs volent au vent !

Fière et fine vigne étrusque
au bon musc de muscat
paillée de bon foin
la belle lambrusque brusque,
brusque, brusquera
le gras maringouin !

Au sol entre les racines
La terre sourde attend l’automne
où le temps viendra
qui l’ignore le devine,
le devinera,
que la pomme tombera.

Les cœurs au printemps s’étonnent
d’un rire d’un rien d’un ha-ha
même d’un hi-han !
Que le ciel brille pleure ou tonne
pleure qui pleurera,
les fruits les fleurs n’ont qu’un temps.

 

***

 

L’agenda ironique de mai redouble chez la Plume fragile et Palette d’expression. Fallait de l’énergumène, du schizophrène, un maringouin et une lambrusque, en gardant à l’oreille le mois de mai où les fleurs volent au vent et un peu d’Apollinaire. Pour Apollinaire, j’ai un doute.

Illustration : Kalīla wa Dimna  (traduit par Ibn al-MuqaffaʿʿAbd Allâh), BnF-Gallica.

 

40 commentaires

  1. Bon jour,
    Superbe ! Et tout délicatement énoncé … chanté … avec « ce qui z’eaux freine freine freinera » par exemple et de cascade en cascade qui nous emportent à l’intérieur d’un monde : le printemps …
    Max-Louis

  2. C’est frais, chantant et …malicieux…

    Tu as su intégrer les consignes sans qu’elles ne cassent le rythme de ta chansonnette : bravo !

  3. Je suis nulle en jeu de mots, à moins de lire à voix haute (ce que je n’ai pas fait) mais heureusement que certains en parlent dans leur commentaire ! 🙂
    Donc, une chansonnette pleine d’entrain écrite par un paresseux très malin, qui contourne la consigne pour mieux en jouer. C’est l’agenda dans sa plus belle forme ! 🙂

    • Tout ce que je peux dire, c’est que j’ai un peu songé à Trenet, et aussi à Brassens (« il suffit de passer le pont ») mais bon, ils ne sont jamais très loin de toute façon 🙂

  4. Feu d’artifice(s) pas si paresseux que ça !

    Le paysan (de Paris) a répondu à l’appeau linéaire. Les vers ont dansé la samba et le Brésil s’est retrouvé sur le gril. 🙂

  5. un dodo au profil égyptien altère
    altère, altérera
    par jeu les mots la langue
    car n’est pas par essence
    qui veut

    L’illustration est d’une beauté époustouflante ! Merci !
    🙂

  6. Beau chant poème comptine et ode au printemps
    j’aime particulièrement (mais pas que) les mots qui sont comme le chant des oiseaux
    un mouvement, un prolongement du corps,
    ces ha ha ! et hi han !
    qui disent
    que l’on vit encore
    en corps

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