De graves et gros personnages

De graves et gros personnages
affirment que le lampadaire
est fait pour chasser les ténèbres.

Comme c’est faux ! Sa lumière
allonge l’ombre des passants
sur le pavé noir et fier

Elle joue aux ombres chinoises
imitant hommes et bêtes
derrière les fenêtres narquoises.

Loin du gros insolent soleil
Elle souligne les coins sombres
où s’endort le sommeil.

Le jour ? Le lampadaire s’ennuie
pataud, il compte les heures
qui le séparent de la nuit

Il parait que vient le printemps
(courtes nuits) pauvre lampadaire !
Oh ! vivement l’après Saint-Jean.

***

Presque poème presqu’écrit pour l’agenda ironique de mars, chez le Dessous des mots. (oui, je sais, il manque les quatre mots imposés, mais bon, c’est le printemps, hein, alors, quoi ?)

illustration d’en-tête : agence Meurisse, les chutes du Niagara sous la neige, 1927, BnF/Gallica ; repéré grâce à Muséologique

42 commentaires

  1. Je le trouve très sympathique, pas même grossier, même si tous les mots n’y sont pas… Je pourrai au moins me targuer de les avoir tous alignés (je crois ?) dans mon commentaire laissé quand tu nous as présenté ce bel exercice de style (Le lampadaire sous les mots). Amitiés, à la lumière de ce grand lampadaire printanier.

  2. C’est le printemps… il y a quelques jours, il faisait – 50° à New York et Trump pouvait triompher…

    Belles croupes en bas des chutes (de rein) du Niagara : on en trouve aussi des minuscules à Paris – je ne parle pas des canons à eau.

    La lampe a l’air d’éclairer fort bien en plein jour ! 🙂

  3. Joli poème
    et
    éclairage fin
    à propos de
    ce que donne
    et
    cache
    la lumière.
    ___
    [dans l’obscurité du trou de serrure
    les clés ragent !]

  4. Je ne sais pas quels mots il manque mais ceux qui sont là sont bien là. Très sympathique lampadaire.

  5. Le printemps souffle un petit air de liberté, alors les mots imposés…
    La lumière est une rebelle, et même les lampadaires ne peuvent l’apprivoiser. Ils se contentent de la canaliser mais une fois libre, elle fait ce qui lui chante ! Comme vos mots 🙂

  6. L’après saint jean chez nous c’est la montagne, je me comprends, mais comme tu triches en ne mettant pas les mots imposés, je n’en dirai pas plus

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