De graves et gros personnages
affirment que le lampadaire
est fait pour chasser les ténèbres.
Comme c’est faux ! Sa lumière
allonge l’ombre des passants
sur le pavé noir et fier
Elle joue aux ombres chinoises
imitant hommes et bêtes
derrière les fenêtres narquoises.
Loin du gros insolent soleil
Elle souligne les coins sombres
où s’endort le sommeil.
Le jour ? Le lampadaire s’ennuie
pataud, il compte les heures
qui le séparent de la nuit
Il parait que vient le printemps
(courtes nuits) pauvre lampadaire !
Oh ! vivement l’après Saint-Jean.
***
Presque poème presqu’écrit pour l’agenda ironique de mars, chez le Dessous des mots. (oui, je sais, il manque les quatre mots imposés, mais bon, c’est le printemps, hein, alors, quoi ?)
illustration d’en-tête : agence Meurisse, les chutes du Niagara sous la neige, 1927, BnF/Gallica ; repéré grâce à Muséologique
belle réussite, ce poème!
et pour ce qui est de l’entorse à la consigne, je m’en souviendrai en temps voulu 😉
Merci Adrienne ; pour la consigne, j’applique l’option « quand on joue, tricher, c’est encore jouer » 🙂
Je le trouve très sympathique, pas même grossier, même si tous les mots n’y sont pas… Je pourrai au moins me targuer de les avoir tous alignés (je crois ?) dans mon commentaire laissé quand tu nous as présenté ce bel exercice de style (Le lampadaire sous les mots). Amitiés, à la lumière de ce grand lampadaire printanier.
Merci Plume !
J’aime comme les objets vivent sous ta plume mais sont-ce seulement des objets ?
Je ressentais exactement la même chose à la fin de cette lecture…
Merci Caroline !
Enfin, bien sûr que ce n’est que des objets !! voyons, c’est eux qui me l’ont dit !
;o)
Décidément le lampadaire vous inspire, sa lumière est peut-être toute spirituelle !
J’ai toujours pensé que la lumière du lampadaire était d’abord municipale ; mais spirituelle, pourquoi pas ? 🙂
C’est le printemps… il y a quelques jours, il faisait – 50° à New York et Trump pouvait triompher…
Belles croupes en bas des chutes (de rein) du Niagara : on en trouve aussi des minuscules à Paris – je ne parle pas des canons à eau.
La lampe a l’air d’éclairer fort bien en plein jour ! 🙂
Mais Trump aura beau faire, les petites chutes de Paris (enfin celles du canal Saint Martin) ne sont jamais congelées.
Joli poème
et
éclairage fin
à propos de
ce que donne
et
cache
la lumière.
___
[dans l’obscurité du trou de serrure
les clés ragent !]
Merci² Aunryz
jolies,
les clefs ragent,
et lacèrent hures
🙂
Je ne sais pas quels mots il manque mais ceux qui sont là sont bien là. Très sympathique lampadaire.
il manque des mots obligatoires mais pas indispensables (là, ils y sont)
Le printemps souffle un petit air de liberté, alors les mots imposés…
La lumière est une rebelle, et même les lampadaires ne peuvent l’apprivoiser. Ils se contentent de la canaliser mais une fois libre, elle fait ce qui lui chante ! Comme vos mots 🙂
oui, vous avez raison, au printemps, les mots partent s’aérer !
Oh oui!!! Vivement l’ete!!! Les lampadaires réclament un temps de travail aménagé! Si ça continue, on va les voir dans la rue!
Dans la rue ? Mais que fait la police ?
🙂
Oui! Ça suffit!!!
Limogeage des (lampe à) huiles
Et mainmise de l’executif sur les Lumières!
😉😂
🙂
[…] 12) – Le 20 mars 2019 => Texe 2 de CarnetsParesseux : De graves et gros personnages […]
Vu les mots imposés. Tu as bien fait de t’en dispenser, ils ne seraient pas du tout en harmonie avec ton joli texte!
C’est ce que je me suis dit :)) !
Bon jour,
Diantre, je viens de l’inscrire à la liste des textes de l’Agenda … 🙂
Max-Louis
Merci ! il est un peu hors jeu, avec un mot sur cinq …(mais bon, lampadaire, quand même)
Et oui, lampadaire … et quel lampadaire 🙂
Il n’est pas presque ce poème, il est plein comme la lune dans ma nuit blanche.😊
Coupons la pleine lune en deux, disons qu’il est presque plein comme une presque nuit blanche 🙂
Oh ! La bonne idée de départ !
merci Aldor !
Joli poème, belle présentation, et les mots (invisibles) se sont cachés dans l’ombre à ce que je lis 😉
ah mais oui, tu as raison ; les mots sont tranquilles, endormis à l’ombre 🙂
Jung disait : « La clarté ne naît pas de ce qu’on imagine le clair, mais de ce qu’on prend conscience de l’obscur »
Ombre et lumière, si joliment écrit.
Merci Coquelicot !
Une nouvelle fois te voilà bien inspiré par le thème. J’aime beaucoup ce presque poème, aux reflets de nuit.
🙂
[…] 12) – Le 20 mars 2019 => Texte 2 de CarnetsParesseux : De graves et gros personnages […]
L’après saint jean chez nous c’est la montagne, je me comprends, mais comme tu triches en ne mettant pas les mots imposés, je n’en dirai pas plus
tricher, c’est encore jouer 🙂