« Incroyable ! Sens-tu l’air chargé d’iode, le goût du sel qui pénètre la peau ? Regarde ! La mer s’approche, c’est marée haute. Regarde, l’étendue mergnifique. »
Je regardai. Oui, la mer s’étalait, devant nous. Tandis qu’ils riaient à nouveau, Madeleine se leva, incommodée par le grognement des mioches, s’approcha de son amie et lui glissa à l’oreille :
« Paradoxalement tu deviens drolatour avec cette diatribe, trouverais-tu que je sens la crevette arctique ?
– Fatalimace ! Nous voici en insolitude ! La route court sous l’eau d’artificelles habitudes ! Met tes bottes, enfant. Les écriames et les pingouinations attendront que la polimalie des virgules se solve en délibules mirifiques !
– Alors, on n’a qu’à prononcer des mots d’amour comme ça, ils se tiendront chaud ! »
Ma mère lui offrit des jumeleines, que nous mangeâmes en nous fixant les yeux dans les yeux un rendez-vous créaginaire. À ce moment là, Onésime réalisa à quel point il était en retard. Les douze coups de midi sonnaient au clocher et les odeurs de brioche remplaçaient allègrement celles des Mc Bacon et autres Cheeseburgers. Il s’empressa de rentrer chez lui, honteux et confus, et jura, mais un peu tard, qu’on ne l’y prendrait plus.
– Pas encore. La pinguouination est assez complexe, il va me falloir plus de temps.
– Chuuuutttt, Elodie, ils sont pour moi, les derniers mots de la fin !Tu peux pas t’en empêcher !
– Pffff ! C’est pas moi, c’est le Zébulon. »
***
Dialogue écrit pour l’agenda ironique de l’önd organisé par Patchcath, uniquement avec (et dans l’ordre strict) les dernières phrases des agendas ironiques du bimois dernier de Victorhugotte, Andrea, Monesille, Marinade, Chachasire, Gibulène, Patchcath et Jobougon. Paresseux, en attendant de tricoter un vrai texte**, j’ai trouvé que ça fonctionnait plutôt bien sans rajouter de mots. J’ai quand même dû écrire le titre moi-même.
* önd : mot islandais qui signifie respiration, esprit et canard.
** On a jusqu’au 26 décembre pour ça, qu’on se le dise !
illustration : Lac gelé au Bois de Boulogne. Agence Rol, janvier 1926. Gallica.Bnf.fr
Z’étaient chouettes, les filles du bord de mer … euh …
d’Adamo à Zébulon, tout l’alphabet nous contemple !
Tout en mailles à l’endroit si je ne me trompe, et minimalistiquement composé ainsi que magistiquement bien cousu !
Pour le tricot du vrai texte, tu vas prendre des aiguilles de combien ?
Tout à l’endroit, en effet. Mais quel endroit ??
Pour tricoter du vrai texte, l’important, c’est la laine. A celle du canard, il faut préférer celle du pingouin, évidemment.
Tu n’es jamais à court de me surprendre, carnet !
Trop excellent !
La laine de kangourou est passée de mode ?
🙂
🙂
Les canards entendirent l’apostrophe : « S’ils n’aiment pas les miettes de pain, qu’ils s’achètent de la brioche ! »
Et le couple Macron (Emmanuel donnant la main à Brigitte), après que le mâle blanc eut prononcé la phrase historique, poursuivit sa prolibéralemenade comme si de rien n’était. 🙂
L’anecdote précise-t-elle s’il s’agissait de petits canards jaunes puy-en-velaisien ?
.On le saura peut-être en lisant le Palmipède du mercredi 🙂
Oui, c’était là où notre cher Président poursuivait sa tournée d « constat » des dégâts commis par des soi-disants « canards jaunes » : il s’entraînait en fait pour son prochain « job » d’inspecteur des travaux mal finis. 🙂
Oui, je comprends que Métronomiques préfère les villes italiennes aux marches dans les rues de Paris ces jours ci 😦
Bon jour,
Le concept est intéressant et cela tient la route même pour … un palmipède 🙂
En fait, cela me donne une idée … et si l’on brassait toutes ses phrases et bien sûr sans soustraction et addition de mots ? … Je vais y réfléchir … et puis la possibilité de prolonger et démarrer janvier 2019 ? 🙂 Oui, je sais, je suis un visionnaire … 🙂
Max-Louis
😀 l’histoire sans fin 😀
Mais oui, ou presque ! Avec un bémol : comment commencer l’histoire sans fin ??
🙂
elle ne commence pas, elle continue 😉 ne tobons surtout pas dans le rationnel !
le rationnel ? jamais !
🙂
😀
Exactement 🙂
Merci Max-Louis ; en fait, avec nos huit extraits il doit y avoir soixante-quatre variations possibles ; on est encore loin des mille milliards de poèmes de Queneau, mais ça mérite d’y songer 🙂
64 ? Diantre, je pensais beaucoup plus … à voir 🙂
en effet, j’ai vu petit : 8 premières phrases, x 8 deuxième x 8 troisième, c’est donc 8 puissance 8……
soit 16 777 216 historiettes 🙂
J’ai secoué l’ensemble des phrases et voilà un résultat parmi les 16 777 216 🙂
Chuuuutttt, le goût du sel qui pénètre la peau brioche ? Incroyable ! tandis qu’ils riaient à nouveau, les Douze Coups de Midi sonnaient au clocher. Madeleine se leva. Je regardai. A ce moment-là, ma mère glissa à l’oreille de Elodie et Mc Bacon : “La pinguouination est assez complexe. Paradoxalement, les écriames remplaçaient allègrement des jumeleines sous l’eau d’artificelles.”
Je regarde les yeux dans les yeux Zébulon. C’est marée haute. A quel point il était en retard ! il va me falloir plus de temps, à prononcer des mots d’amour. Alors, nous voici en insolitude ! Fatalimace et polimalie ! La mer s’approche, des virgules se solve, nous mangeàmes tes Cheeseburgers, mais un peu tard. Lui, réalisa l’étendue mergnifique, incommodée, et trouverais-tu les derniers mots de la fin ? Ils se tiendront chaud devant nous !
En nous fixant, chargé d’iode, Onésime, et son amie s’étalait, s’approcha, sens la crevette arctique. Lui, enfant, offrit les pingouinations en délibules mirifiques par le grognement drolatour. Moi, comme ça : “Tu peux pas t’en empêcher ! Sens-tu l’air ! La mer ? Tu deviens celles des autres, cette diatribe a un rendez-vous créaginaire. Regarde, la route court, des mioches avec bottes et les odeurs, ils sont des habitudes et attendront que la…”
Oui, c’est pas moi !Pffff ! Pas encore.
Honteux et confus, jura, qu’on ne l’y prendrait plus, s’empressa de rentrer chez lui.
Excellent ! j’ai hate de lire les 16 777 213 suivantes 🙂
Euh … il me faudrait plusieurs vies et à vous aussi très cher Carnetsparesseux … j’attends que d’autres se lancent, diantre 🙂
En tout cas merci du compliment 🙂
S’il faut plusieurs vies, hé bien ne soyons pas « petit-bras », passons-y plusieurs vies 🙂
J’adore 🙂 Je suis partant, diantre 🙂
et hop ! un exquitexte de plus !
Jolie discussion entre canards paresseux en cette période de l’Avent(ure) sans s’éloigner d’un pouce ni d’un mot de l’ond(e). Qu’ils en profitent car de toutes façons, certains passeront quand même à la casserole en fin de mois.
Merco Patchcath ; c’est pour cela qu’avant l’Avent, les canards migrationnent pour ne revenir qu’au Carême !!
🙂
Un carême de partage, cela va sans le dire bibliotismiquement parlant. Un joli salmigondis canardesque qui prépare les guirlandages de l’an nouveau.
Merci Anne, mais je n’ai rien salmigondé, seulement lu les unes après les autres les propositions des agendironistes telles que proposées par Patchcath 🙂
[…] https://carnetsparesseux.wordpress.com/2018/12/04/un-canard-sur-lond/ […]
Ma foi, voilà une paresse plutôt joliment créative ! Moi qui n’ai pas lu les derniers agendas ironiques, j’aurai pu t’attribuer la paternité (ou la canardité) de ce texte !
Merci ! Cette fois ci je n’y suis pour rien 🙂
où trouve-t-on des jumeleines ? Vous êtes plusieurs à vous régaler et personne ne donne l’adresse de la boutique ! ÉGOÏSTES que vous êtes !
Je pense qu’on proposera des recettes de jumeleines en janvier 🙂
Super. J’aiguise mon crayon. Pour l’appétit je suis toujours au top 😂
Et mon p’tit dernier mot à moi, le temps que ça dure, la dernièreté j’veux dire, mon dernier mot donc, provisoirement dernier qu’il sera, sera pour te dire, puisque je ne pense jamais à le faire, que j’aime ces photos anciennes que tu nous sers.
Merci Caroline ; c’est que je ne suis pas photographe, alors je me sers dans les collections de la Bibliothèque nationale, et, ce jours ci, plus particulièrement dans le fonds des 4 730 photographies de l’agence Rol !
C’est magnifique! C’est tagnifique! Je l’ai lu à haute voix pour laisser les cristaux de syllabes crisser entre mes dents.
Texte original et talentueux, j’adore cet univers qui n’appartient qu’à toi.
[…] https://carnetsparesseux.wordpress.com/2018/12/04/un-canard-sur-lond/ […]
C’est que c’est long de commenter ! on arrive fringant poser un commentaire du style, oui, chouette style, je me suis bien amusée, on commence par lire le texte en travers, évidemment on ne comprend rien, on le rellit une deuxième fois, on trouve les didascalies dont on relit une troisième fois avant d’attaquer le déchiffrage des commentaires, hum certains passage nous ont évidemment échappé, , plus des digressions jaunes, et donc la photo, remontons donc voir la dîtes photo ! et trouvons ensuite de quoi…commenter ! Dur du d’etre un lecteur de Dodo !
Désolé monesille ! disons que pour cette fois là, je n’y suis pour rien ni les commentaires ni pour les phrases du texte (a la rigueur, j’admets les didascalies) 🙂
tiens, c’est pour toi
merci m’sieur 🙂
[…] https://carnetsparesseux.wordpress.com/2018/12/04/un-canard-sur-lond/ […]
[…] sa course Dans la nuit. Onésime au pingouinzoo Revisite l’épopée du Pingouin Et du canard sur l’önd. Dans ces mots, on entend la neige tomber doucement, Et dans ce froid, nous étions nus Tellement […]
Tiens un canard, bonjour canard ! 🙂 Coin-coin !