Dans le vert bocal du ciel
un poisson gris rêve de pluie
perché au-dessus la ville
arrondie entre ses faubourgs.
La lune bombée fait sa ronde.
Revoilà le cirque d’avril.
Blottie en rangs circulaires
la marmaille se renfrogne et baille
(oh, regrets des bancs de l’école) ;
sur la blonde arène lunaire
un cheval bleu, chagrin de paille,
rêve de foin et caracole.
Un oiselet joue du tambour
(où sont Pierrot et Mélusine ?)
Chut ! La trapéziste tombe à point !
Brodée sur son rouge pourpoint
une étoile d’or fait mine
de briller plus haut qu’un soleil.
Dans le bocal vert du ciel
la lune et le poisson devisent :
revoilà le cirque d’avril,
Le cheval bleu,
l’oiseau tambour.
En rêve s’orpaille le sommeil.
***
L’agenda ironique d’avril fait son cirque chez l’atelier-sous-les-feuilles.
illustration : le Cirque bleu, Marc Chagall
Je trouve ton poème très charmant et fidèle à la musique du tableau, entre une mélancolie fine et la valse des couleurs primaires. Merci Carnets.
Merci Frog ; « fidèle à la musique du tableau » c’est bien ça ; j’ai essayé de faire une simple description du tableau, 🙂
Le bocal du ciel… ça me touche forcément. Très belle mise en mots du tableau.
Merci ‘vy ; il faut croire que nous sommes plusieurs à savoir que le ciel est un vaste bocal !
« mise en mot du tableau » c’est bien cela que j’essayais.
❤
Une fantasmagorie tendre et mélancolique, magique et fugace comme les lumières du cirque..
Merci Almanito !
Bien joli !
🙂
Très jolie poésie, dont la fraîcheur m’a renvoyée à Prévert et Maurice Carême.
Merci pour ce beau partage ❤️ !
Prévert et Carême ? merci !!
Oui, à cause de « l’esprit » ; je crois que le thème y est pour beaucoup.
Allez, jamais deux sans trois, je rajoute Pef 🙂
Au jour le tour.
Pour regarder passer le temps
je me suis mis dans un virage,
pour le voir déraper,
perdre du temps,
accélérer
et le voir repasser
le jour d’après.
Jamais il ne me voit.
sauf une fois,
au dernier tour de l’année,
quand il lève le pied.
je lui crie : bonne année !
Alors je sens qu’il va gagner !
Merci ! oui, je crois aussi qu’illustrer Chagall (illustrer avec des mots, mais bon, c’est illustrer quand même) m’a poussé vers une écriture la plus simple possible.
et merci² : je découvre Pef poète. et justement, http://www.editions-brunodoucey.com/toujours-un-mot-dans-ma-poche/ !
« Si le fleuve coule c’est qu’il ne sait pas encore nager. » 😊
Ce gars pétri les mots comme le boulanger du bon pain 😊😊😊
Merci !
Tout beau tapis de rêves pour y poser son coeur. Merci Carnets !
tapis de rêve du cirque (et de Chagall, surtout) !
La musique et le rythme sont si présents et agréables que je te pardonne le cheval bleu ….pour cette fois 🙂
Merci ! J’ai hésité, mais comme le bocal du ciel était vert, j’ai eu peur qu’on ne distingue pas le bourrin si je le disais vert… et puis dans le tableau, il l’est (vert)
🙂
🙂
Belle pépite !
Orpailler les rêves laisse du temps pour dormir
🙂
ô toi
kitantèmelaimot
clairement
laimotème… ;o)
merci Caroline :))
faut bien aimer les mots
et puis les écouter
sinon, onnaurérienàdir 🙂
Magnifique, tout y est. Cela me rappelle le texte d’Aragon chanté par Jean Ferrat. https://youtu.be/JtCuo7_EgRU
Merci André ; je ne connaissais pas l’Aragon chanté par Ferrat.
Qu’il me plait ce poème, balançant Chagall et Apollinaire juste devant nos yeux. Ton cirque bleu est merveilleux, fin et doux, étrange juste ce qu’il faut.
Merci Lesnarines 🙂
Je me suis contenté de décrire, sans trop imaginer.
Le tableau de Chagall est si riche !
Je suis complètement d’accord avec lesnarinesdescrayons.
Il y a quelque chose d’Apolinaire dans ton poème. Bravo !
Superbe mais je me répète ! est-il cousin avec le poisson-clown ?
Si ce n’est lui c’est donc son frère, ou certainement un cousin… mais poisson-auguste ou poisson-blanc ?
Joli tableau de mots, le bocal est ouvert… 🙂
Oui, le bocal est toujours tout vert
dans le cirque d’à côté.
🙂
Les mots s’envolent dans le tableau pour notre plus grand plaisir, c’est très aérien!
Merci ; j’ai essayé de simplement lire le tableau ; il est rempli d’histoires, ça n’était pas la peine que j’en rajouter de mon fond propre !!
Bon jour,
Une belle parure que ce texte si ce n’est broderie à beaux motifs qui restera bien après cette éternité humaine et pose pour nos yeux émerveillés ….
Max-Louis
Merci Max-Louis 🙂
Nom d’un chewing-gum jaune, cette aubage d’or sous la lune blanchâtre donne des frissons bleus à nos poils verdis !
et n’oublions pas, les pois sont rouges
ce qui est bien pratique pour les retrouver dans le bocal !
merci Anne 🙂
🙂
J’aime beaucoup le rythme de ce poème et la description qu’il fait du tableau, il y a quelque chose de léger, presque enfantin !
Merci Estelle ; c’est le tableau qui me l’a dicté : Chagall offre beaucoup à rêver.
Jolis vers et le dernier est particulièrement beau … toute une atmosphère qui rejoint bien celle du tableau !
Merci !!
j’aime aussi beaucoup le dernier vers.
[…] les textes : Chagall, cirque bleu, par André du blog Cemondeblog Le rêve d’un poisson de cirque, par Carnets paresseux Hippocampe, par Jacou33 du blog Les mots autographes Sur le cirque bleu, par […]
j’ai beaucoup apprécié et je vais vous gratouiller:
==== une étoile d’or fait mine ====
?? oui mais par_bleu ! ici, c’est la la toile qui est mine d’or…
Merci pour la visite et la gratouille :))
[…] texte préféré par les votants (33) est Le rêve d’un poisson de cirque de Carnets paresseux, qui a récolté 18,2 % des votes. Il est suivi de près par le texte Sur le […]