Vent de panique au potager ! C’est le radis qui leur a dit qu’il souffle depuis la cuisine un projet de chaude soupe de saison mijotée à gros bouillon… D’avance pleurent les oignons. Sans glotte, sanglotent les carottes, le bègue radis leur a dit ! Aïe, aulx, pauvres navets qui n’avaient vraiment rien à se reprocher…
Le radis, radieux de son importance, redouble ses dir’adieu aux malheureux légumes élus. Le chou échoue à s’alarmer. Les rares rescapés se comptent :
– La pomme y est ? Non ?
– laitue, l’es-tu ?
Mais il n’ose pas avertir la cohorte verte et blanche longeant la planche. Il prie que la soupe délaisse les poireaux. C’est qu’il craint leur folie ! Ceux-ci pour lors restent serins, verts et blancs sous la bourrasque, princes ignorants de leur destin.
« Laisse, laisse…. poireau ? poireau ! les syllabes doublent et redoublent, le radis r’dit :
– Laisse l’espoir aux poireaux ! »
* * *
fantaisie potagère et homophonique en partie double, pour l’anthologie proposée par Victorhugotte. Illustration : « Cultivons notre potager« , Louisette Jaeger [écolière], Comité national de prévoyance et d’économies pour la guerre (Paris), 1916. Bibliothèque nationale de France, département Estampes et photographie.
Très joli texte. Bravo et merci pour le partage. Je partage sur les réseaux sociaux.
Merci Jean-Claude ! il faut aussi aller lire le poème potager de Victorhugotte !
et je pense que choux et poireaux vont faire encore un ou deux passagesici ce mois ci
🙂
Pas mal aussi le poème chez Victor. J’ai vu aussi celui sur l’endive. Par contre ton lien « Cultivons notre potager » ne fonctionne pas (page introuvable).
oups, j’avais mangé une partie de l’adresse ! c’est corrigé.
merci Jean-Claude.
il s’agit des références de l’affiche, sur gallica : http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b9017864f
Délicieux !
Pas pour les pauvres légumes effrayés 😦
🙂
Je suis fane… de radis
🙂
le radis radote !!
Serait-il radin ?
si radin qu’il a été chassé du paradis ! d’ou leur nom : radis / pas-radis.
(hum…)
On attend donc le poireau. Normal. Et pour une bonne soupe, le céleri manque et autre chose aussi: c’est le riz.
pas si facile de faire une bonne soupe !!
🙂 sans les radicelles, les radis-sel sont bons aussi…
Bon jour,
Voilà une belle parure légumineuse … J’adore 🙂
Max-Louis
Merci Max-Louis 🙂
je vais consommer ma soupe autrement………….
un lien vers les réseaux sociaux ? je ne le connais pas
Bon dimanche Carnets
consommer autrement ; ça passe aussi par la soupe !
🙂
Excellent, comme toujours, et ca se mange sans faim ! Bien joué, Carnets !
Merci Frog !
Chou, hibou, haricot roux (dit aussi haricot venteux mais ça ne rimait pas), oca du Pérou, potimarron doux, ça pousse du caillou par ici.
Bien joué la soupe d’assonances, homophonies et autres sérieuses pitreries.
Je crains pour le poireau mais au final c’est peut-être lui le plus heureux !
une soupe au hibou ? bouh !
la soupe d’assonance, c’était pour me débarrasser de la scie :
« laisse
l’es-
poir aux
poireaux »
qui commencer à m’envahir le cervelet 🙂
Miammmm !!!
sluurppp, plutôt :))
Alors toi! Tu me donnes faim… de te lire encore 😉
Attention pas de narine dans la soupe de crayons !!
🙂
C’est délicieux comme un trompe-oreilles !
Et cela me rappelle ce couplet bien connu :
– Tes laitues naissent-elles, Estelle ?
– Oui, mes laitues naissent.
– Si tes laitues naissent,
mes laitues naîtront.
Merci Andréa ! C’est un peu l’idée. J’avais cette scie là dans la tête :
« laisse
l’es-
poir aux
poireaux »
!!
Pauvres légumes passés au cruel moulin… pleure ma sensibilité.
Mais c’est délicieux… se pourlèche ma gourmandise…
On n’est pas obligé de les mouliner ; en morceaux, ça passe tout seul… et sensibilité comme gourmandise s’y retrouvent 🙂
j’aime beaucoup! des envies de soupe me viennent!
Merci Anne ; il ne faut pas hésiter 🙂
Un texte de grosse-légume lol, ou de lèse cerfeuil.
🙂 Sans compter qu’il y a d’autres façons de semer la panique le potager ! (gratin, julienne, ratatouille !!!)
» Ceux-ci pour lors restent serins, verts et blancs sous la bourrasque, princes ignorants de leur destin. »
De toute façon même oubliés, ils disparaitront au printemps. En effet à ce moment ces princes prennent la grosse tête….
En tout cas c’est ce qui se passe dans notre potager.
chez le poireau de potager, la notion d’éternité est très relative !
faudrait voir chez les poireaux sauvages…
🙂
Jolie prose…Après tout cela qui pourrait dire, qu’en cuisine, il n’y a pas de poésie 😆?!
Merci !! je suis d’accord,n’importe quelle recette de cuisine est un poème (ou, au moins,une possibilité de poème) 🙂
Yes 😉
👍🏽
🙂
« Courge, camarade, le vieux monde est derrière toi ! »
(phrase anonyme écrite sur un mur en Mai 68 dont s’inspirerait en cachette un dénommé Potimacron. 🙂
Je croyais que c’était l’incipit de « L’est-ce poire » 🙂
Mon avis est qu’on ne doit pas laisser l’espoir aux poireaux, ni les faire trop poireauter. J’ai la certitude qu’inconsciemment ou pas, ils rêvent de finir en bouillon.
[…] l’inspiration, je me dois de remercier Victorhugotte et Carnets Paresseux et leur anthologie du poireau ainsi que La Jument verte et sa […]