Qu’est-ce encore ?

Qu’est-ce encore ?
A-t-on idée d’un baromètre-boite-à-sel-de-potasse-souvenir qui tintinnabule ? Involontairement, je prête l’oreille et me surprends à chercher le tempo en claquant des doigts : ça n’est pas désagréable, on dirait du marimba. Sauf que mon baromètre n’est pas un marimba ! Chacun son rôle, je n’attends pas de Terry Riley qu’il présente la météo. Pour en avoir le cœur net, je saisis l’objet et l’étouffe dans un torchon : ça dinguedongue encore dans la cuisine !

Alors quoi ? Le chat de la voisine ? Je ne peux quand même pas l’accuser à chaque fois ! Puis il faudrait qu’il miaule pour que je puisse l’incriminer. Ben oui, réfléchissez, les mots ont un son et un sens. Incriminer si on est attentif ça dit précisément ça : « un cri ? minet ! » Miaou, quoi ! Et même si on s’écarte du sens premier, je n’imagine pas non plus le chat de la voisine jouer des marimbas dans ma cuisine… pourquoi pas un raton laveur caché dans le chauffe-eau ? Mais si ça n’est pas le chat de la voisine, c’est peut-être sa nouvelle voiture qu’elle roderait dans le garage sous l’immeuble et qui ferait vibrer l’immeuble ? Mes meubles ?

‘videmment, pendant que je cogite, je ne reste pas inactif. Le son provient de la table. Je m’en approche à pas de loup, pas d’erreur : elle vibre à qui-mieux-mieux. Et puis mon œil croise l’agenda croché au frigo, et j’eurekate : on n’est plus en août ni en juillet ! Alors j’ouvre la fenêtre et je me penche : voilà l’autobus S qui s’éloigne de l’arrêt d’en face. Pas d’erreur, c’est cette lourde machine qui trépide et qui agite l’appartement, sa cuisine et jusqu’à ma table !

Sauf que même lorsque la silhouette du S se perd au-delà du carrefour, la table tinte toujours. Plus question de tergiverser, j’ouvre le tiroir de la table ! Dedans, tout à l’air calme. Sauf que je vois bien que rien n’est à sa place : on dirait bien que les fourchettes ont bouté les cuillères à soupe hors de leur casier et les ont dispersées parmi les autres couverts. Attention, n’accusons pas à tort : peut-être hier soir ai-je simplement mal rangé la vaisselle ?

A ce moment, j’entends comme un petit grelot qui sonne dans l’ombre du fond du tiroir. Je me penche : hé bien ça alors, ma parole, il y a trois petites cuillères qui tremblent de peur !

* * *

à suivre !

L’automne s’installe, le mini feuilleton aussi ; lecteur joueur (merci pour les trente réponses de l’épisode précédent !), une question : qu’est-ce qui peut bien fiche la trouille aux petites cuillères ? Proposez vos réponses, je les ajouterais à mesure dans le sondage cid’sous et je leur ferais bonne mesure dans le prochain épisode !

les épisodes précédents
(1) d’habitude ils ne font pas ça (2) il s’agit de toute autre chose

20 commentaires

  1. Oh un nouveau feuilleton a commencé et je ne m’en étais pas rendu compte :-O
    J’ai tourné un peu pour trouver les épisodes précédents. Cher auteur, pourrais-tu mettre un lien plus « évident » pour les trouver, stp ? Merci pour nous (enfin ceux qui comme moi tourneront en cherchant l’épisode précédent).
    Sinon, Wouaw… ça sent le fantastique !
    Hihihi, j’ai hâte de lire la suite…

  2. La petite cuillère du diable s’est insinuée dans le tiroir. Elle est recouverte d’un film de plastique qui rappelle les farces et attrapes. Le diable rit. Les convives vont tomber sur elle au moment du café (on ne sait encore qui le sort aura désigné) : le malheureux renversera le breuvage marron sur sa cravate rose à bandes blanches.
    Le diable hautain se tiendra les côtes. Il est caché derrière un rideau cramoisi et son cœur fait un bruit d’engrenages désarticulés. Terry Riley s’amuse de ce concert arythmique. Le repas verra ensuite apparaître, au moment du rôti, le fameux couteau de Lichtenberg : celui qui n’a pas de lame et auquel manque le manche.

    • Les côtes du Diable rhabillées en marimba rileyen !! voilà une suite magnifique, et en plus elle est déjà écrite ! avec, en invité surprise le fameux couteau de Lichtenberg 😉
      merci Dominique

  3. Là tu vois, je préfère te laisser poursuivre ton raisonnement sans moi…
    C’est Léo Malet, en 1955, qui disait (il me semble) : « quand le diable vous invite, il faut venir avec une longue cuillère ».

  4. Les miennes (petites cuillères) sont tordues. De rire, dès que j’approche ( ce qui est très vexant) alors je me demande si ce n’est pas toi qui fais peur aux tiennes. C’est sensible aussi, les cuillères, surtout les petites…

  5. Il est 16h30, Sana, 15 ans, rentre de l’école, elle est affamée. Les petites cuillères vont bientôt y passer, étouffées dans le nutella, chatouillées par les papilles de Sana.
    Et ça recommence encore et encore…

  6. N’y aurait-il pas les trois petits cochons au bout des trois petites cuillères ?
    Il est grand le tiroir ?
    Auquel cas le loup ne devrait pas être bien loin.

  7. l’heure du goûter et l’angoisse d’être mise dans la bouche d’un édenté ! Beurk ! Rien que d’imaginer cette scène me fait vomir ! Pardon ! 😀

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