Rhumble : (masculin, néologique, oublié) : ♦ Encombrement nasal plus ridicule que gênant, et généralement si insignifiant qu’on ne saurait même en tirer gloriole. ♦ Reliquat de distillation fortement coupé à l’eau – à peine s’il titre quelques degrés – issu des rinçages des fonds de cuve des distilleries des Antilles.
Rime avec : humble
♦ « Monsieur, est-ce que ça vous chatouille ou est-ce que ça vous gratouille ? – Oh, ça me chatouille. Mais ça me gratouille bien un peu. – Voyons, soyez sérieux ! on ne dérange pas un médecin pour ça ! – Pour quoi, docteur ? – Vous n’avez ni fortune ni richesse, ni même une honorable typhoïde ou une belle fièvre jaune ! Non, vos chatouillis, vos gratouillis sont tout simplement un stupide rhumble dont vous devriez être honteux d’être affligé, tout comme je serais honteux de vous en demander trois francs ! » Jules Romains, Le docteur Knock ou le triomphe de la médecine, 1923.
♦ « Une fois les bidons mis en perce, ce fut une autre chanson : du coupe-bouillon pour malade, du rince-doigt pour valétudinaire, voilà tout ce que le consul lui faisait porter ! A peine de quoi saouler à moitié un demi collégien… Lui ne demandait pas un rhum Dillon ou Trois Rivières. Il savait le prix des choses. Mais avoir traversé l’Amérique du Sud de part en part, à dos de caïman pour ainsi dire, et être accueilli avec quoi ? La vie des hommes avait-elle moins de prix qu’un vulgaire rhumble ? ». Blaise Cendrars, Rhums, 1920.
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On continue à faire le tour, commencé ici l’autre jour de la question des mots sans rime, belge, bulbe, camphre, clephte, dogme, goinfre, humble, meurtre, monstre, muscle, pauvre, quatorze, quinze, sanve, sarcle, sépulcre, simple, tertre et verste. Chaque jour, la définition d’un des mots nouveaux proposés, puisqu’il est bon que chaque mot ait un sens afin que chacun comprenne en l’entendant la même chose que ce qu’a voulu dire son interlocuteur. Quant aux citations, s’agissant d’illustrer néologisme, le lecteur comprendra qu’il a été nécessaire d’améliorer nos sources.
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Illustration : Rhum Santa Clara, Collection particulière.
Rhumble : « Le mot « Rhumble » est à l’origine d’une chanson célèbre, « Y’a de la rumba dans l’air », Alain Souchon, 1977.
Celle-ci lui fut inspirée alors qu’il se trouvait à Paris, boulevard Saint-Germain, assis dans la célèbre « Rhumerie », lieu habituel de ses promenades poétiques et alcooliques, en compagnie d’un autre chanteur porteur de lunettes colorées.
Il lisait un livre intitulé « Carnets paresseux », dont l’auteur mystérieux s’était déguisé durant la semaine en garçon de café, et le mot inconnu rencontré tout à coup lui donna une idée. »
Daniel Filipahici, » Histoire des chansons qui tournent encore dans nos têtes », éditions Stock, 1980, page 452.
En 1977, il existait donc un livre titré « Carnets paresseux » ? il faut que je mène l’enquête ! vite, envoyer un limier à la bibliothèque nationale (et un autre chez monsieur Souchon)
Merci Dominique pour cette information !
L’ automne arrive bientôt avec son lot de rhumbles 😦
L’affection nasale des petits, des sans-grades… au fait, comment appeler le rhume d’une personnalité, d’un people ?
Le stras : mélange du virus sras et de la lettre T. Ce « T » qui n’est autre que la mutation de la particule nobiliaire : « de » Appelé ainsi aussi parce qu ‘au microscope éléctronique ce virus brille de mille feux . Rien à voir avec les rimes orphelines !
Pierre ou Blaise Cendrars ?
Le rhumble est excellent aussi en glace : Rhumble-raisons 🙂
Raisins pas raisons (foutu téléphone …)
oups, bis 🙂
Oups, Blaise ! c’est qui ce Pierre ?
Et on n’ose plus faire de blagues sur les rhumblas de Barcelone….
Tu aurais pu choisir, non ?
De là l’idée, bien sûr, d’avoir choisi ce mot en Angleterre (en enlevant toutefois le « h ») pour parler d’un grondement, comme celui du tonnerre par exemple. Bruit qui se rapproche quand même assez, disons-le, d’un puissant reniflement nasal. Il semblerait que la reine Anne, amoureuse de l’orage, en aurait eu l’inspiration autour de 1710…
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