Aide-de-Camphre (Dictionnaire des orpherimes)

On soulevait ici l’autre jour la grave question des mots sans rime, belge, bulbe, camphre, clephte, dogme, goinfre, humble, meurtre, monstre, muscle, pauvre, quatorze, quinze, sanve, sarcle, sépulcre, simple, tertre et verste. Une fois résolu le problème par l’adjonction d’une brochette de néorimes, il convenait de préciser les définitions des mots nouveaux, puisqu’il est bon que chaque mot ait un sens afin que chacun comprenne en l’entendant la même chose que ce qu’à voulu dire son interlocuteur. Voilà donc la première livraison du Dictionnaire des Orpherimes et autres Morpherins :

 

* *

Aide-de-camphre (masculin, néologisme, peu usité) : Officier d’état-major particulièrement chargé des soins, pansements et embrocations, attaché à un souverain ou un officier supérieur.
Rime avec : Camphre.

♦ « Grandes aïdes de camphrium, doctores doctrinæ, de la rhubarbe et du séné… » Molière, le malade imaginaire, acte III, scène 14, 1768.

♦ « Canon, fantassins, cavalerie, tout cela est certes bien utile au métier de la guerre. Mais, s’il faut le dire, le secret de mes victoires stupéfiantes tenait d’abord aux massages secrets et tonifiants que mon fidèle aide-de-camphre hindou me délivrait à la veille des combats les plus désespérés ». Napoléon, Mémoires apocryphes, 1818.

♦ « En préférant le terme de chirurgien au titre envié d’aide-de-camphre, Ambroise Paré s’attira le royal courroux et précipita la médecine moderne dans la voie de l’opération sanglante, au plus loin des vertus des plantes et des huiles ». Michelet, La sorcière, 1862.

 

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à suivre, avec l’aide des collaborateurs bénévoles s’il s’en présente.

Illustation  : The most popular agent. ‘Compound Oxygen : its mode of action and results,’ Boston Public Library (CC by 2.0)

 

26 commentaires

  1. « Tout fout le camphre ! » : expression populaire constatant qu’il est interdit désormais aux pharmacies de délivrer sans ordonnance – au même titre que la codéine – ce produit pouvant monter à la tête de l’utilisateur et le pousser à des actes que la morale et la politique, même si elles ne font pas bon ménage, réprouvent. »

  2. Le Malade imaginaire … voila qu’il (f)rime 😉

    Molière, ça rime avec cuillère, hop la potion on avale.

    Ne pas oublier le sirop Typhon 😉

  3. Que dire du feu-de-camphre, à l’origine d’une systématisation des canadairs à air comprimé pour embrocations. Disponible sur ordonnance uniquement. La Belge que je suis, contrariée de constater la non-rimitude de sa nationalité avec le commun des motels, s’insurge et soutient l’adoption de la cannelge pour donner du goût à vos soirées à deux. L’essayer, c’est l’adopter.

  4. J’aurai dorénavant un faible
    que j’avouerai et assumerai
    pour le mot aide-de-camphre…
    C’tait l’bon temps, comme dirait ma grand-mère.

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