Maître corbeau sur son arbre perché…
Non, mais quelle blague !
Car le piaf noir n’est pas posé sur l’arbre,
au contraire : il ne tient que grâce au fromage
(il s’y agrippe à plein bec et l’ouvrir sera sa chute).
Je sais que ça surprend (ce n’est pas ce qu’on dit à l’école)
mais c’est ainsi et pas autrement.
Il suffit de bien regarder pour voir qu’il n’est pas le seul :
L’arbre cramponne à pleine branche les pattes jaunes
(celle du corbeau bien sûr).
Le tronc de l’arbre est pendu aux rameaux.
Et plus bas, le sol se retient prudemment aux racines.
Ça parait un peu fou quand même, cette longue chaine qui ne tient qu’à un fil (et un fil qui tient à un fromage, là haut tout en haut de la file).
C’est ainsi, la vigne s’enchaîne à la treille, la grappe se rattrape au raisin. L’herbe ? À l’agneau. Çuici (l’agneau), aux longs longs crocs du loup. Et le coche ? À la mouche. Bien sûr, Perrine est suspendue au pot au lait, le lait au débit de l’eau, et la fontaine aux trois baleines…
La liste est loin d’être finie, et vous pouvez la poursuivre si le cœur vous en dit.
Moi, j’arrête ici.
Mais ? Comment fait le fromage pour tenir ainsi
tout seul, là haut tout en haut de la longue file, et supporter la lourde farandole cramponnée au corbeau ?
Est-il encordé aux étoiles ? À la lune ?
Non, il tient pas tout seul. Croché aux étoiles ? Quelle idée saugrenue !
Et bien sûr qu’il ne vole pas (voyons ! c’est un fromage !).
Il est tout simplement
suspendu au fil aigu du regard affamé de renard.
Clap clap clap !!!! 😉
Merci Kirsteen ! 🙂
Chapeau bas !
Merci (mais qui est suspendu à l’autre, la main ou le chapeau ?)
😛
Envolées, toutes nos certitudes !
A force d’être accrochés à nos certitudes, il fallait que ça arrive 🙂
Joli et poétique à souhait ! Merci Carnets !
Merci Frog !
Je viens de la lire à mes enfants. Réaction : encore encore encore !!!
Merci merci merci !!
Je suis, là, en te lisant, ce fil qui relie Perrette et son pot au lait, lorsque le blanc liquide à terre répandu par l’étourderie de la jeune assembleuse-de-nuées, ne pourra jamais plus être fromage dans le bec du piaf noir.
Et là, je me dis que je n’avais jamais pensé au lien évident entre le fromage du noir-piaf et le lait de l’accrochée-aux-nuages 😦
va falloir aller y voir de plus près !
🙂
Les fables à rebrousse poil. Rien n’existerait, bien sûr, sans le renard, dont la malice est celle de notre auteur – paresseux parait-il? S’il dit qu’il n’y est pour rien, ne le croyez pas, amis lecteurs, c’est encore un de ses tours! 😉
L’auteur, malicieux comme le renard ? C’est beaucoup dire : cossard comme lui, certainement, et toujours un brin affamé. Rien de moins mais rien de plus
Joli accrochage de notre imaginaire suspendu (ou suspensif!). Rusé le renard.
Quel … pendard, aussi ?
Merci l’Ornitho (rusé, l’ornitho, mais certainement pas pendard)
J’avais perdu le fil, mais grâce à vous je l’ai retrouvé. Encore merci 🙂
Un long et solide fil de fromage… ça situe l’histoire en Suisse 🙂
🙂
Déjanté et malicieux, j’en redemande!
J’essaierais d’en refaire, mais ça vient quand ça veut ces bêtises là.
Merci Almanito
Et le renard est suspendu à quoi, lui ?
Car si tout tient à son seul regard, le renard, et bien c’est Dieu !
😉
Et il crève de faim !!!
Pôvre !
Que fait la SPR ?
Mais non, l’histoire se déroule juste après le gouter ; il a englouti des bn à la fraise et un grand bol de chocolat (ainsi qu’une livre de navets et trois poulets rotis). Mais bon, chez le renard, rêver de manger aide la digestion 🙂
Le renardieu, jolie image. Dans mon idée, il n’est pas suspendu, juste posé sur l’herbe (qui elle est accrochée à la colline qui se suspend à la racine qui qui qui.. jusqu’au fromage.
Mais où vas-tu chercher tout cela ?
Ah le fil aigu du regard affamé de renard. Tout tiendrait-il à l’intensité de nos sensations, de nos émotions ? Un monde terriblement fragile et terriblement fort…
En vrai ? je me suis d’abord dit que ça faisait un moment que Maître Corbeau était perché sur son arbre et qu’il serait temps de voir à raconter ça autrement 🙂
Une fois démarrée la chaine, j’avais l’option de faire une longue boucle autour du monde pour accrocher le fromage à quelque chose en fermant la chaine, ou de trouver un raccourci.
Paresseux, j’ai accepté le coup de main du renard 🙂
Bon, ils m’ont raflé tous mes commentaires ! Je me tais.
Ah, me voilà embarrassé : je ne peux quand même pas te remercier de te taire !
🙂
Ben si !
Bon hé bien « grand merci de te taire et de silence garder » !
Et un fou rire, un ! 😀
Quand t’écris, dis, ça arrive que ton cerveau fasse de la boucane?
Alors pour moi, de la boucane, c’est de la viande de boeuf séchée à la fumée… donc, non, j’en fais pas !
Mais internet me dit que chez toi, la boucane c’est de la fumée… alors, je peux répondre : …. c’est plutôt quand je n’écris pas que ça fume !
en fait ça fait un peu soupape de sécurité 🙂
Vertigineux, j’en suis encore tout étourdi et perplexe.
Mes certitudes deviennent trés incertaines.
Bravo Dodo.
Ne t’inquiète pas, même une certitude incertaine est suspendue par un solide fil de fromage à quelque chose qui ne lâchera pas !
Et merci Dom 🙂
Et la fondue ne tiendrait donc qu’aux fils du fromage ?
On en apprend tous les jours…il y a longtemps que je ne me suis plus suspendue à tes lèvres pour goûter tes écrits. C’est bon, c’est chouette !
Ça me manquait d’avoir un vrai moment de liberté devant moi, suspendu entre deux espaces temps.
¸¸.•*¨*• ☆
C’est exactement ça, la fondue se cramponne au fil du fromage, le caquelon à la fondue, la table au caquelon et ainsi de suite jusqu’à la cave (à fromage)
tout se tient 🙂
Je savais bien qu’Isaac Newton avait tout faux!
Merci le Dodo d’avoir établi la vérité!
Merci Mo 😉 je pense que Newton n’a pas absolument tort ; mais – sans doute l’émotion – il a du lire sa théorie à l’envers…
Cela ouvre tout un champ de réécriture : la tortue rattachée par un fil à sa carapace ? Mais alors qui du lièvre ?
tu as raison, j’ai été un peu court…. Jean est suspendu à La Fontaine, et on doit pouvoir réécrire toute la littérature (pas moins)
Le lièvre ? il se tient à son gite, qui se cramponne au songe 🙂