« Hé, tu sais quoi, dit Quoi-de-Neuf en poussant la porte de la librairie, il parait qu’il y a un cheval à la bibliothèque municipale ! On n’est pourtant déjà pas le premier avril !
– Je suis au courant, réponds Raconte-Encore, c’est moi qui lui ai dit d’y aller.
– Toi ? Un cheval ? à la bibliothèque ? Tu veux dire que tu as envoyé un cheval à la bibliothèque municipale ?
– Oui. Dans la section poésie, même. Il a fait vite, d’ailleurs, pour aller d’ici à la bibliothèque avant la fermeture. C’était bien un cheval de course, comme il prétendait.
– Tu es en train de me dire qu’un cheval est venu dans ta librairie ?
– Oui, je veux dire ça.
– Et je peux te demander ce qu’il voulait ?
– Bien sûr que tu peux me demander.
– Disons que je te demande, alors.
– D’accord.
…
– Bon, assez joué, j’ai du travail, figures-toi. Alors assieds-toi, je te raconte : tout à l’heure, au milieu de l’après-midi, la sonnette blingue, la porte s’ouvre, et voilà qu’un cheval entre. Normal, tu me diras, le samedi c’est le jour des courses, et il avait l’air d’un cheval de course. J’ai l’œil, j’ai tout de suite remarqué qu’il était tout seul. Pas de cavalier, pas de jockey, ni même un palefrenier ou un lad, comme ils disent. Bref, il fait un tour, trottine entre les nouveautés, l’air aussi à l’aise que moi si je m’alignais au derby d’Epsom ou à Longchamp. Je laisse faire, pas la peine de l’effaroucher. Un peu de psychologie, du bagou et voilà l’occasion de placer la réédition de l’intégrale de Crin-Blanc.
– Mais c’est un chien, Croc-Blanc, pas un cheval.
– Tu n’écoutes pas. Je parle pas du Croc-Blanc de London, mais du Crin-Blanc de Lamorisse et Guillot. Et puis si tu me coupes la parole, on n’y arrivera pas. Bref, au bout d’un moment, quand je sens qu’il est mûr, je m’approche et je le guide vers les manuels d’équitations.
Il me répond que, non merci, il a tout ce qu’il faut au haras. Je lui demande mezzo voce si c’est le rayon vétérinaire qui l’intéresse – des fois qu’il aurait une fièvre de cheval. Mais non, il va bien merci. Il me confie alors qu’il veut lire de la poésie. Qu’il est un crack sur la pelouse, bien côté, mais néophyte en poésie. Bien sûr, il n’a pas dit néophyte, il a employé un mot comme yearling, je crois. Un genre de grand poulain, quoi. Bref, qu’il a entendu à la radio un truc qui lui a plu, rapport au Printemps des poètes, l’autre quinzaine.
Quoi ? Il ne s’en souvient pas mais une fois devant il le reconnaîtra, c’est sûr.
– De la poésie ? Pour un cheval ? Et comment tu t’y es pris ?
– Oui, de la poésie, pour un cheval. Au moins, tu suis, ça fait plaisir. Mais si tu me coupes la parole, on n’y arrivera pas…Attends la suite !
(à suivre)
La suiiiite ….
Puisque c’est écrit que c’est une histoire « à suivre »…. disons, le mois prochain ?
Le mois prochain ? Bah, nous sommes déjà le (attends, je regarde…) … le trente… Dans deux jours (mieux : dans 26 heures et demi, à la loucheà deux minutes près), nous sommes déjà le mois prochain !
Je dirais même plus, demain est un autre mois 🙂
Pareiiiiiiiil que Valentyne !!!!!!
Alors pareil que la réponse faite à Valentyne 🙂
Il a tout ce qu’il faut au haras en guise de manuels d’équitations ?
Il cherchais peut-être des recueils de bonnes blagues, d’humour ? Parce qu’au point de vue manuel d’équitation, il a peut-être tout ce qu’il faut au haras … mais s’agit-il d’un haras qui rit ?
Ok, je sors…
Joli !
Haaa, ça y est tu recommences à nous faire baver !!! La suiiite !!! J’en connais une qui doit hennir de ravissement, c’est notre Jument Verte préférée !!! 😀
Asphodèle, il y va y avoir une suite, c’est promis, mais il ne faut pas s’attendre à mille et un épisodes
🙂
Boh ! Seulement neuf cent quatre-vingt dix-neuf alors ?!
Ho mais sans aller jusque là, j’en espérais bien une petite dizaine !!! 😥 Tant pis, quand tu seras inspiré, je te fais confiance ! 😉
Je vais mettre tout le monde d’accord :entre une dizaine et neuf-cent quatre-vingt dix-neuf, il y a de la place pour deux ou trois épisodes
🙂
Ah, une histoire vraisemblable, enfin….
Oui, c’est réconfortant, une histoire qui a les sabots sur terre
😉
J’attend la suite avec impatience !
Bienvenue dans les Carnets Paresseux !
Et merci de votre impatience (mais attendre avec patience serait plus confortable)
🙂
Allez, cesse de procrastiner : il est temps de te remettre en selle !
Demain, peut-être …
A suivre… Mais pourquoi attendre ???? Je suis sûre que tu connais déjà le fin de l’histoire. 😉
Aller please………la suite !
Oui, je connais la fin ; mais c’est le chemin entre le début et la fin que je ne connais pas encore.
Demande au cheval, lui sait le chemin…
pas sûr, il doit juste savoir rentrer à l’écurie…le libraire ne lui a pas encore indiqué la direction de la bibliothèque.
🙂
Allé, la suite, au trot, au galop.
Et à la fin, hop, à la poële, comme l’histoire (qui est au poil)
D’accord, d’accord !
(sauf pour la poëlée chevaline)
C’est meilleur qu’une poëlée de bibliothécaire – mais chacun son truc 🙂 🙂
Tagalop, tagalop, tagalop, Hiiiiiiii HiiiHiiiiii
Avec un poil de retard, je viens de lire cet épisode 1 vraiment savoureux.
Je me joins au reste du « troupeau » de lecteurs attentifs pour réclamer la suiiiite !
Merci !
La suite ? elle arrive bientôt 🙂
un cheval qui doit savoir lire j’attends de voir cela
Il ne sais peut être pas qu’il faut savoir lire pour profiter des livres ; ou alors, il a été elévé dans un haras modèle
🙂
Aujourd’hui 2 mars, sign…,non ici je suis chez Carnets, pas chez les Mots…
Je viens de découvrir cette histoire, je pars sans trop attendre lire la suite, qui doit être hippiq…non épique.
épique, hippique, c’est l’époque de pâques !
🙂