Le portrait

Frisant du bout des doigts la délicate moustache qui ourlait son visage d’ange, Dorian Gray jeta un rapide coup d’œil à la photographie qui glissait dans le distributeur du photomaton. A peine surpris devant l’image ignoble, pénible caricature quatre fois répétée du visage torve d’un vieillard flétri, il pensa :
« Non mais vraiment, cet Oscar Wilde, quel crétin, avec ses idée tordues ! C’est pas encore ce coup-ci que je vais pouvoir refaire ma carte d’identité. »

* * *
La suite des aventures du photomaton : Frankenstein, l’Homme invisible, Alice, Zazie et le Rideau gris.

16 commentaires

  1. Il m’est arrivé la même chose, ou presque… Quand j’ai fait faire des photos pour mon passeport j’ai découvert une grosse petite vieille qui me fixait de ses yeux de hibou !
    Mais sur ce coup là, Oscar n’y est pour rien. C’est juste que je me vois avec les yeux de l’amour 😉

  2. « Miroirrr, mon bon miroirr, dis-moi… qui est la plous belle de tout lè rrrroyaume ? »

    Monsieur Miroir est un type sympa si on le compare au cruel Monsieur Appareil-photo !
    😉

  3. j’adore…si bien résumé, si bien tendu ce piège de la vieillesse. Et en plus avec du Oscar Wilde dedans !! Il faudrait faire la même chose avec Frankenstein… (oui je sais yaca, ilsuffitde…)

    • Merci, Tudinescesoir ; la vieillesse ? je ne pensais pas si loin…décidemment, l’auteur voit moins loin que le lecteur (et c’est tant mieux) !

      la même chose avec Frankeinstein ? chiche ! 🙂

  4. alors un jour, un bienfaiteur de l’humanité, outré devant les mensonges éhontés des appareils photos inventa photoshop

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