Les oiseaux mangent gloutonnement :
Une Cigogne ayant gros appétit
Se pressa, dit-on, tellement
Qu’elle en pensa perdre la vie,
Une Grenouille coincée tout au fond du gosier.
La vorace au long bec ne peut plus respirer
Ni crier au secours !
Par chance près de là passe un Loup affamé.
Il la voit qui s’agite ; il accourt.
Devant le carnassier la Cigogne s’effraie,
Ouvre un large bec et laisse tomber sa proie :
Sauvée !
C’est ainsi que la peur fait toute la besogne.
Sire Loup en toute bonne foi,
Demande alors son salaire.
– « Votre salaire ? dit la Cigogne
Envolée à l’abri sur un arbre perché
Vous riez, mon gros père !
Quoi ? C’est déjà bien beau
De ma part d’avoir laissée à terre
Cette jolie Grenouille à portée de vos crocs.
Vous l’avez négligée ?
Allez, vous êtes ingrat :
C’est bien de votre faute si vous n’êtes pas gras ! »
* * *
Et si….? l’entreprise de retournement des rôles continue ; c’est au tour de la neuvième fable du troisième livre de Jean de la Fontaine (l’original est ici )
Ronron.
Heu, c’est un conseil pour nourrir le Loup ?
Jolies fables.
Je ne connaissais pas l’original. Alors, double merci 🙂
Alors merci deux fois !
C’est celle que je préfère: les autres étaient plus « détournement », celle-ci est plus « pastiche ».
Ah !? je ne comptais pas trop pasticher, mais merci 🙂