Il était une fois un petit louveteau, le plus mignon qu’on eût pu voir ; sa mère louve en était folle, et sa mère-grand louve (qu’on appelait familièrement Grand’louve) plus folle encore : il était né avec un pelage gris, ce qui est généralement la couleur du pelage des loups. Et ce gris lui seyait si bien, que partout on l’appelait le Petit louveteau gris. Un jour sa mère la louve ayant fait des galettes, lui dit :
-Va voir comme se porte ta Grand’louve, car on m’a dit qu’elle était malade, porte-lui une galette et ce petit pot de beurre.
Le petit loup gris partit aussitôt pour aller chez sa Grand’louve, qui demeurait dans une autre forêt. En passant dans une clairière, il rencontra une fillette qui gardait trois poules. La fillette, qui était maigrelette, sentit l’eau lui venir à la bouche à la vue du petit pot de beurre et de la galette ; elle rêvait, par-dessus le marché, d’un manchon en peau de louveteau gris. Car elle avait faim et le froid de l’hiver mordait cruellement ses bras nus. Mais elle n’osa pas, à cause des deux renards faméliques qui rôdaient aux alentours. Même en faisant très vite pour s’emparer du pot de beurre et de la galette, sans même parler d’estourbir et de dépiauter le petit loup gris pour faire son manchon, les rouquins risquaient d’en profiter pour croquer ses trois poules.
Et on l’avait maintes fois averti : si un jour elle revenait à la ferme sans les poules, c’est elle qui finirait dans la marmite.Si le fermier n’était pas allé jusqu’à songer à l’obliger à pondre trois douzaines d’œufs par semaine à la place des poules défuntes –encore heureux- c’était plus par manque d’imagination que par mansuétude. Et si par miracle les renards ne croquaient pas ces idiotes, il faudrait qu’elle leur sacrifie la galette (et pas que des miettes), sinon, elles la dénonceraient immanquablement au laitier et au meunier. Ces deux-là détenaient le monopole du beurre et de la farine dans le canton.
Comme le louveteau arrivait près d’elle, la fillette chassa ces sombres pensées et lui demanda où il allait.
* * *
Cette visite à Charles Perrault (lui même avait rendu une petite visite à la Mère l’Oye) pour voir ce qui aurait pu arriver si le Petit Chaperon rouge et le Loup avaient échangé leur rôle a été faite à partir de :
Gallica, site de la Bibliothèque nationale ;
La littérature pour la jeunesse à la BNF ;
Les Histoires, ou contes des temps passés, Charles Perrault.
Je suis curieux de ire la suite… Très plaisant jusqu’ici…
Merci. La suite arrive, lundi ou mardi !
Mais… Que va-t-il arriver à ce charmant petit louveteau gris ? je le saurai en lisant…
ben oui, c’est un peu le principe d’une histoire : faut lire la suite
🙂 !
Ah oui, en effet ! C’est rigolo car moi qui vais bientôt être grand-mère je vais me faire appeler Grand MH, enfin … un peu dur à prononcer pour un bambin, alors plutôt Grand Mach 🙂